Les accidents de peau sous word

Publié le 02 décembre 2010 par Nathpass
LES ACCIDENTS DE PEAU SOUS WORD
-J'aime les accidents de peau, comme la marque de "l'amour en réserve"1* comme les clous pour tenir un drap qui fait écran ou ciel ? dans une grange qu'on rhabille pour un mariage.
les accidents de peau comme la valve ou la rustine qui retient le bouillonnement sous la peau, la face cachée de leur anatomie...
-Tu veux dire que tu aimes les corps comme lorsqu'ils sont vêtus de blanc...
-Non lorsqu'ils sont dévêtus, de la chair qu'on étale, dévêtus avec leur dévêtu, leur "velure", leurs grignotages
leurs "replétudes", leur manière de s'avancer comme s'ils étaient encombrants, leurs dessins, cicatrices, courbes, poils... tout ce qui les rend fragiles, leur chair de poule , comme si tu les découvrais qu'avec le sens du toucher
-tu veux dire comme si tu fermais les yeux ?
-oui et en entrouvrant la bouche et les narines palpitantes presque retroussées pour mieux les respirer puis les masser, les panser, puis les re-masser, puis les passer sous l'eau, comme si la paralysie les guettait, dans l'eau à la fleur d'oranger, à la crème fraiche, s'en pourlécher et entendre leurs éclats de rire...
-Chairs inanimées vous avez une âme, vous êtes à ma merci !?
-pas du tout, jeux de miroirs et de liberté hors pistes, dans toutes les pièces, les quatre coins, au milieu de l'immense ; le désir ressenti et avoué et accepté dans toute sa moiteur, ses odeurs, sa froideur, mais pas seulement,
dans toute sa lenteur, sa traîne, sa sudation, ses chatouillements et sa capacité d'en rire c'est à dire de s'en nourrir, quand cruauté et nécessité s'entrechoquent,
et la capacité à en pleurer, d'en jouer, avec ou sans trémolos dans la voix avec ses « flic-flocs »
-et l'on se plaque ?
-pourquoi si vite, on se reprend à la face cachée aussi et on réapparait
-tout cela c'est de l'écrit mais pas du corps à corps dans la réalité ?
-alors tu fais rentrer dans l'histoire un 3ème personnage !
-...................
-regarde la réalité, un ami, un collègue, un inconnu et tu attends que le téléphone sonne, vibre... de l'autre dont tu ne sais encore rien
-et si tu ne veux quitter personne ?
-tu vas t'épuiser et émousser ce sens que certains appellent télépathie et d'autres lucidité, celui de savoir où l'autre se trouve, se garder "translucides"
tu sais quand tu rapproches lentement une main paume ouverte de l'autre main dans une position jumelle elle se rejoignent presque jusqu'à ce qu'une certaine aimantation se forme juste là au point de se toucher et puis tu les ré-éloignes et les rapproches à nouveau pour sentir se re-former cette délectation
-et remplir un carnet comme tu le fais en ce moment... mais l'autre ?
-moi je ne pars plus, je suis partie, je pense peut-être à d'autres, mon désir devient plus rassemblé, plus perceptible à moi-même, ma propre odeur, mon désir propre, j'ai le dégoût,
j'ai besoin au minimum de toute une vie d'abstinence, de repos maintenant, je m'en persuade et je me satisfais, de te regarder toi parmi tant... comme à la neige en file pour le tire-fesses, sur la plage :chair modèle ou chair morte ? en vitrine tous ces amas, ces mélanges,
comme aux bruits criants hurlant pétaradant stridents, je baisse les yeux, mais devant qui à quelle hiérarchie donc j'obéis ?
quelle parodie je préfère ?
me tenir loin me boucher les oreilles et fermer les yeux jusqu'à ce qu'ils me fassent très mal.....
que couic je n'arrive pas à..? comment faire ressortir ton absence par celle d'un portrait robot ou de ces figurines de jeux sans épaisseur qui tombent et se fondent à la surface du plan.
-Tu triches alors
-Mais nul ne se rencontre avec autrui que furtivement c’est à dire…
Librement, s'il se laisse suivre du désir, écouter des odeurs ; il ou elle, on s’en fout, a osé lui en parler tout son saoul, écouter ses odeurs, regarder sa couleur de peau qui tremble, s'en tenir à un seul grain de peau dans toute cette immensité,
et attendre longtemps et trouver les positions adéquates obscènes plus que celles de singes, car bien plus malhabiles et raides.
-Il va falloir laisser tomber les barrières de l'hypocrisie et continuer à glaner, recueillir, fouiller les zones d'ombres
-se parler ?
-pas trop
-et se cacher des enfants ?
-seulement mais en cas d'accident en rire ou mettre les boules « Quies »
autres règles du jeu : arrêter de semer l'épouvante,
les limites à ne pas dépasser sont prescrites
pour remettre du vent, des trous d'air, de l'écho à la libido,
les limites à la libido ne sont pas par là...
la libido météo : maussade à cause du réchauffement poétique
-et pourtant il y a plein de passants, passantes qui me font de l'effet ?
-alors gardes, contiens concentres et enduis-t'en jusqu'à celui que tu aimes pour le retrouver, lui offrir ?
-t'as eu envie de coucher, de baiser, de te faire... , de brouter, d'enfiler, d'enculer, de pénétrer, de le faire enculer par...
-le père la mère les frères et les sœurs la belle sœur le beau frère les petites les grands le chien le chat et le goéland Nono et Nanette, tu ne t'en souviens plus de ceux là et de la fille du père noël plus le chef le chauffeur la boulangère le collectionneur, fétichiste de godasses la marchande de crème le garçon l'étudiant le guide la pute bien-sûr le prêtre la none et les missionnaires de la rue de l'abbé Groult -la rue que tout le monde connaît- le malade le paralysé, le fou : ou poète naturel, le noir la jaune et la fille de l’est, et ceux qu’on arrive pas bien à définir les fans les idoles les photos les fantômes les personnages imaginaires virtuels composites de roman de film de BD le videur l’assassin et « si la photo est bonne qu’on m’amène ce jeune homme » le délégué syndical et à l’enterrement toutes et tous et le mort et la morte, t’aurais bien voulu mais trop tard ?
Accouchée avortée malade sale lavée laveuse des morts ouvrière tortionnaire… riche pauvre, la jouissance totale ce n’est pas l’inceste, c’est l’immensité des possibilités à tenter à refuser et à garder comme telles, sans se mettre martel an tête
La poésie jaillira
Toi moi ce soir demain matin
J’ai envie de toi pas toi ? tant pis à demain
-les purs ?
-ils ne le seront plus, pour calmer leur violence, pour les empêcher de se tuer deux fois soit pour eux et pour les autres, de se suicider, de se donner à mort , la mort pour eux et pour les autres morts
parce qu’ils auraient mieux fait de ne pas venir, retournes-y dans le ventre de ta mère ?!
NO FUTUR NO POSSIBLE
Tout est toujours possible
il va falloir accepter les écarts les échecs les impossibles les autres
-tu crois que c’est bien, ce que tu as écris que cela va changer la face du monde, c’est déversé, bon !
-je ne me suis pas tue ni tuée mais je me suis tenue à la délicatesse de ne pas devoir t’effleurer si tu ne le désirais pas.
-le désir toujours pur ?
-oui, je ne voulais pas nous quitter. « Où étais-tu quand je ne te connaissais pas ? »2*
1* Louis-Ferdinand Céline
2* adapté de Marivaux « La Dispute »