Est-ce là son chef-d’œuvre ? Je répondrai simplement que c’est mon préféré de tous. La noirceur imposante sur Closer n’est ici que frémissante : pas de basses poussées au maximum, des sons qui s’entremêlent les uns aux autres, le minimalisme atteint son paroxysme tout en étant d’une perfection surréaliste : comment diable est-il possible de créer un tel univers avec si peu d’outils ? Car c’est un édifice sonore immense qu’a bâtit Richie Hawtin.
Une fenêtre semble s’ouvrir dans cette pénombre nocturne : mais il n’y a que trop peu de lumière, sauf si l’on finit par intégré cette noirceur finalement si banale. Il y a autant à voir dans le jour que dans cette nuit que nous impose l’Anglais. Le noir, ainsi que la tache bleu nuit ne sont que des trompe-l’oeil : il y a bien une lumière dans Plastikman. mais c’est à nous de l’apporter.
Cet album est vêtu d’une ambiance d’abord obscure, froide, puis calme, tranquille et paisible. La nuit ressemble à tout sauf ce qui nous fait en avoir peur. Il faut donc fermer les yeux pour mieux entendre.
Musicalement, la perfection est là : 11 plages sonores, dépourvues de toute voix humaines. Pour le reste, c’est la bande-son idéale pour tout le cinéma, tellement cette musique est humaine. Pour le cinéma, donc pour la vie. Repos, réflexion, retour sur soi, évasion… Plastikman réussit à envahir nos sens de la façon la plus naturelle qui soit : la sincérité.
Écoutez ce disque, c’est le seul moyen pour vous de comprendre ces mots qui autrement ne voudraient rien dire.
J’ai découvert cet énorme artiste avec ces deux derniers LPs : quelle souffrance, quelle abnégation m’a-t-il fallu pour entrer dans son univers ! Mais quelle récompense !
(in heepro.wordpress.com, le 17/04/2010)
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