La pique de bonijol

Publié le 03 décembre 2010 par Jeanmi64

Voilà un beau sujet de polémique au sein de l' aficion en perspective, aficion qui préfère se déchirer que de se montrer unie face aux dangers venus de l' extérieur.

Les faits donc :

"A l’occasion du congrès annuel de l’UVTF, Alain BONIJOL, accompagné de 2 représentants espagnols du « syndicat des picadors » a été invité à présenter une pique plus « profilée » à partir de la pyramide effaçant la différence d’épaisseur entre la pyramide et les cordes, une pique qui rentre plus facilement avec moins de délabrement, qui ferait moins saigner,  plus facile à mettre et qui permettrait au picador de mieux se concentrer sur son positionnement et moins sur l’objectif de « mettre les cordes ». On a donc la même pique en longueur ( 6 cm + 2 cm de pyramide) avec le même diamètre à la base (3 cm ), la pique andalouse étant plus courte de 1 cm avec un diamètre de 2.5 cm ( ?)   
Alain BONIJOL a eu l’intelligence et l’opportunité de par sa réputation de convaincre en priorité les picadors espagnols en même temps qu’il faisait ses essais, et ce fut d’autant plus facile que la profession avait déjà accepté la nouvelle pique andalouse à Bilbao. Donc pendant cette temporada on devrait voir la pique BONIJOL dans certaines arènes avant même que l’UVTF ait modifié son règlement : Béziers est déjà sur les rangs, d’autres villes suivront.
Alain BONIJOL fait partie de ceux qui souhaitent un tercio de pique revalorisé, qui met en valeur le cavalier et le taureau en multipliant les rencontres et en diminuant les lésions et l’hémorragie. Je connais beaucoup d’éleveurs qui pensent comme lui, et quelques vétérinaires qui savent  que l’hémoglobine sert à transporter l’oxygène, que faire saigner abondamment un taureau n’apporte rien à la lidia si ce n’est un épuisement prématuré quant elle est trop importante. Pour attirer des jeunes spectateurs dans les arènes, comme le souhaite Mme DARRIEUSSEQC, nouvelle présidente de l’UVTF,  ce n’est pas avec des taureaux ensanglantés sur les 2 flancs qu’on y arrivera. 
Alain BONIJOL fait aussi partie des gens très prudents qui savent que beaucoup de picadors sont  encore persuadés qu’il faut faire saigner le taureau pour le « décongestionner », et qu’il faudra du temps pour faire basculer les certitudes du « mundillo ».  Sa pique nouvelle est une première étape. D’autres étapes suivront certainement visant à diminuer les lésions musculaires et les « dégâts collatéraux » avec des piques moins longues et plus étroites. Autant la première étape fera rapidement l’unanimité, autant la deuxième étape nécessitera du temps et de nombreux essais et expérimentations pour persuader tous les acteurs de la corrida.
Hubert COMPAN, Docteur vétérinaire."

Alors voilà donc un beau sujet de discussion : Sans l'avoir vu, sans en connaître les tenants et les aboutissants, certains commencent à crier au scandale, comme déjà leurs ancêtres l'avaient fait au moment où l' on parlait de l' introduction du caparaçon pour les chevaux.

Pour ma part, j'ai une  opinion, c'est .....de ne pas encore en avoir. Si je pense qu' Alain Bonijol est un des meilleurs et des plus honnêtes acteurs du tercio de piques, je ne pense pas qu' il veut y nuire. Mais qu' en pensent les piqueros, les toreros, les ganaderos mais surtout l' ensemble de ceux qui se rendent régulièrement aux arènes ? Qu' en pensent les membres des Peñas et clubs ? Et surtout cette pique respecterait elle les buts fondamentaux du tercio de piques ? Et tout cela en respectant la manière de piquer.

Alors, avant de crier aux loups comme certains, il est urgent pour ma part de se faire une opinion murement réfléchie.

Et surtout ne pas oublier ce qui a été le fruit du dernier congrès de l' UVTF :

"La tauromachie est variée, comme tous les arts et sa force, c’est de procurer des émotions. Ces émotions doivent être aussi fortes, aussi belles, qu’elles naissent d’un grand tercio de pique, unémotions doivent être aussi fortes, aussi belles, qu’elles naissent d’un grand tercio de pique, un "quite" artistique, d' un toro luttant en brave contre la mort ou d' un enchainement de passes de muleta. Le débat ne doit pas être pour le toro ou le torero. La diversité des goûts du public est légitime : elle doit s' épanouir dans le respect toutefois des fondamentaux. Le règlement est là pour ça"

(l' intégralité sur : http://www.uvtf.com/dyn_img/actus_31.pdf )