Eco-évènement, une notion en pleine effervescence !

Publié le 08 décembre 2010 par Lecridurenne

Intégrer le développement durable dans l’organisation d’un évènement est un travail ardu. D’autant plus lorsque la définition même de “éco-évènement” ou “évènement responsable” est un peu floue. La profusion de labels et la méconnaissance voire l’ignorance des normes existantes par les organisateurs et les participants contribuent à ce flou. Suite à quelques recherches, j’ai trouvé mention de la notion de “éco-festival” dans wikipédia : " Un écofestival (ou éco-festival) est un événement organisé selon des règles permettant de réduire l’empreinte écologique de celui-ci sur la planète. Pour son organisation, on recherche avant tout à économiser, de façon intelligente voire ludique, les ressources nécessaires (électricité, eau potable, papier, carburant…), à réduire les déchets à la source (en limitant au maximum l’usage de produits jetables, dont la destruction et incinération est source de pollution pour les rivières et l’air que l’on respire). Des toilettes sèches sont mis en place pour éviter que des centaines de milliers de litres d’eau potable ne soient gaspillées en pure perte à chacun de ces événements. "

Après consultations de diverses autres définitions sur le web, il émerge des notions communes telles que la réduction des émissions de CO2, la réduction des déchets et le tri sélectif, la limitation des nuisances pour la faune et la flore, etc.



DES DIFFICULTES POUR INTEGRER LA NOTION
Cette situation est finalement peu étonnante si l’on considère la profusion des genres en matière d’évènements. Chaque année, la France vit l’organisation de plus de 100 000 manifestations sur son territoire. Comment étudier et rédiger une charte responsable commune pour des évènements tels que d’un côté un petit concert local en plein-air et de l’autre une course de ski de fond de niveau internationale ? Chaque discipline sportive ou manifestation culturelle dispose de ses propres spécificités : public plus ou moins nombreux, conscience plus ou moins développée, intégration plus ou moins forte avec l’environnement naturel, étendue spatiale plus ou moins grande, environnement plus ou moins fragile, etc. C’est pourquoi certains labels se concentrent sur des évènements spécifiques comme par exemple l’association Athl’éthique qui s’adresse plus particulièrement aux sports de nature.

Si les organisateurs maitrisent généralement bien les spécificités de leur sujet, ils connaissent souvent moins bien leur public. Prenons l’exemple du festival Rencontres Brel dont l’organisation a constaté que lorsque les poubelles de tri mises en place étaient vides, cela générait plus de questionnements de la part des gens et donc d’erreurs de tri. Une constatation pas si évidente sans une démarche volontaire qui les a amené à toujours laisser un peu de déchets au fond des poubelles.
 


DE NOMBREUX OUTILS
Pour construire une démarche responsable, de nombreux outils à destination des organisateurs existent. Un large panel a été inventorié par le Ministère des Sports via une bibliothèque d’actions et d’outils et une sélection de ressources sport et développement durable disponible sur leur site.

L’outil le plus connu reste ADERE (Auto Diagnostic Environnemental pour les Responsables d’Evenements). Un an après son lancement, cet outil a servi à 2592 évènements dont 556 sportifs et 721 culturels. Les retours semblent mitigés du fait de son adaptation plus orientée vers la “scène” et moins vers la nature. Il ne prend notamment pas en compte les impacts sur les milieux naturels comme le dérangement des espèces. Ces aspects ne sont pas des critiques mais plutôt le reflet de la complexité de construire des outils généralistes sur une problématique plutôt transversale : le regroupement d’humains dans un petit espace, que le lieu soit artificiel et à fortiori naturel.


 

A noter qu’il existe peu d’outils à destination des participants et de ceux qui subissent l’évènement. Pourtant, nul doute que l’on trouverait des solutions ou des pistes de réflexions dans cette exploration.
UNE NORMALISATION ATTENDUE
Face à une profusion de labels dont aucun n’émerge réellement en leader, les organisateurs de manifestations sportives choisissent sur étagère leur accompagnement et donc leur “caution environnementale” parmi des prestataires plus ou moins sérieux. A cela s’ajoute la difficulté et le coût d’un contrôle sur place des engagements avancés par l’organisateur et de leur efficacité.

Il existe une norme anglaise répondant au doux nom de BS 8901 (basée sur les normes ISO 9001 et ISO 14001) et qui cadre ces problématiques évènementielles. De cette initiative devrait émerger une norme largement inspirée ISO 20121, une méthodologie d’organisation intégrant un système de qualité et une démarche de conception et réalisation intégrant le développement durable.


 

Cette norme préconise notamment une détermination des enjeux “développement durable” propres à l’évènement, la fixation d’objectifs , des achats responsables via des appels d’offres (une nouveauté par rapport à la norme BS 8901) et une amélioration continue. Sa publication est prévue pour juin 2012 soit avant le début des Jeux Olympiques de Londres dont l’organisation évolue en fonction de la norme. A la fois une excellente vitrine et la nécessité d’un calendrier induisant la publication avant le début de l’évènement.
 

++ Pour aller plus loin ++
 

  • Table ronde Mountain Riders
  • Les outils du Ministère des Sports
  • L’outil ADERE
  • Les normes BS 8901 et ISO 20121
  • Les rencontres Brel, un intégration réussie du développement durable
  • Athléthique, un exemple de label pour les sports de nature

Autres sites :
  • Eco-évenements
  • Organiser un éco-évenement, guide de l’ADEME (PDF)