Anthologie permanente : Isabelle Baladine Howald

Par Florence Trocmé

Les Éditions La Cabane publient Mouvement d'adieu, constamment empêché d'Isabelle Baladine Howald.
(septembre)
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17. Il me parle au téléphone, je marche dans les petites rues, je me suis éloignée pour qu'il y ait moins de bruit, sa voix si particulière me touche, il dit " je compte sur toi ", je dis " oui ",
18. " dans un an ", je dis " oui " (quand il dit " dans un an " je pense à Tsvetaeva et à Pasternak)
19. Il m'a dit " nous boirons du vin blanc ", comme elle m'avait dit " nous regarderons la flèche, de ta fenêtre ".
20. jour de l'automne, il reste trois semaines exactement.
21. Douleurs du corps, à force d'efforts.
Je les sais définitives, c'est un dernier effort.
22. Au téléphone tard le soir, je pleure, tu me parles comme à un enfant, le monde est à l'envers et cela me rassure brièvement. Et si j'ai mal ou peur qui veillera sur moi ?, tu as tant de patience. - Je veillerai. Je me souviens quand je voyais la peau si fine de tes bras frissonner sous la fièvre, autrefois, par minuscules vagues. Et qui pourra m'entendre si j'appelle ? - Moi je veillerai, j'écouterai.
23. Je vais dans le nouveau lieu, déposer la Correspondance de Celan et Adorno, et une petite plante. Rien d'autre.
Mais je reste debout à regarder les variations de la lumière, j'écoute les bruits nouveaux, je ne suis plus nulle part mais le désir de vivre ici me coupe le souffle.
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Isabelle Baladine Howald, Mouvement d'adieu, constamment empêché, La Cabane, 2010, pp. 15 t 16 - site de l'éditeur
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