Death sentence

Par Rob Gordon
Après Saw et Dead silence, James Wan délaisse l'horreur cradingue pour un genre à priori plus noble, le drame teinté de polar. Noir c'est noir. Très noir. Pour venger son fils, tué par de méchants braqueurs, un bon père de famille décide de se faire justice lui-même. Deux possibilités à partir de là : livrer un film digne offrant un regard humain sur la loi du talion (probabilité : 1%), ou offrir une apologie de la vengeance façon Charles Bronson, où la violence va crescendo (probabilité : 99%). Le choix de Kevin Bacon dans le rôle principal laissait un brin d'espoir. On y croit pendant une vingtaine de minutes, d'autant que la mise en scène de James Wan semble posée et réfléchie. Avant de réaliser que c'est bien à un film bourrin et sans cervelle que l'on va assister.
Pendant une bonne heure, si vous consentez à aller voir Death sentence, vous assisterez à un festival de fusillades, de petits meurtres vicieux et de rivières d'hémoglobine. Parce qu'il faut bien faire quelques pauses et se donner une contenance, Wan propose à intervalles réguliers une scène de drame, dans laquelle les parents et le frère du jeune homme disparu pleurent à chaudes larmes en bafouillant de très jolies banalités sur le thème "la vie c'est pas juste". Et puis hop, la violence reprend ses droits, dans une escalade toujours plus improbable et poisseuse. Il faut voir Kevin Bacon se raser le crâne pour aller tabasser toujours plus de petites frappes. Et prolonger encore et encore cette escalade complètement stupide. Wan se délecte de ces scènes d'action mal filmées, et l'on réalise que c'était là sa seule motivation pour réaliser le film. Le spectateur sera achevé par cette conclusion qui fait mine de condamner le héros tout en le glorifiant, comme un super Messie de la mort. Jolie manière d'essayer de tenter de satisfaire tout le monde. Mais personne n'est dupe : après 88 minutes l'an passé, Death sentence prend le relais pour promouvoir encore et toujours la peine de mort. Gerbant.
1/10