Premier enterrement

Publié le 09 décembre 2010 par Etsinonrien
(ou comment je vide mon sac sur la blogosphère, âmes sensibles s'abstenir, second degré inside).
Il y a quelques jours, j'ai appris le décès de mon chef et collègue. J'étais son assistante, son fils et le mien sont copains d'école, je connais sa femme, je m'entendais bien avec lui, pour toutes ces raisons, j'ai souhaité assister aux obsèques, je me devais d'y être, pour le saluer une dernière fois.
Sauf que je n'avais pas pris en compte un facteur somme toute important : je n'avais jamais assisté à un enterrement. Évidemment, j'ai les notions de base, ce qu'il convient de faire ou pas, pas de problème pour cela. Mais je suis aussi atteinte d'une vertu qui peut être un défaut dans certains cas : l'empathie.
Empathie qui a le don de provoquer en moi des crises de larmes assez incontrôlables. J'ai passé le temps de la cérémonie le nez dans mon mouchoir : je regardais le cousin, je pleurais, je regardais l'ancien copain de lycée, je pleurais, je regardais mes collègues, je pleurais, je regardais la famille, je pleurais. La honte internationale. Même la veuve et les orphelins étaient plus dignes que moi. On me consolait presque plus qu'elle. La honte, je vous dis.
Puis est venu le moment de l'inhumation et c'est là que j'ai vraiment réalisé que je ne reverrais plus mon chef : il était là, dans sa boîte en sapin (c'est de saison), j'ai vu une échelle, des cordes, et tu sais ce qui m'est venu à l'esprit à ce moment-là? Je me suis dit : "Merde, il va avoir froid là-dessous, il fait -5°c..."
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Putain, si je devais mourir un jour (comment ça, c'est inéluctable?), je refuse qu'on me mette six pieds sous terre! Plutôt crever de chaud que de froid! Et qu'on n'oublie pas de lâcher mes cendres au-dessus de l'océan, pour me garantir un repos éternel.
Voilà, c'est fait. Il est parti. il ne viendra plus déconner dans mon bureau, ni alourdir le plancher du couloir de son pas lourd. Ce billet avec quelques notes d'humour noir lui aurait plu, je le sais. Adieu, chef.