Ce que le MoDem doit comprendre...

Publié le 10 décembre 2010 par Lheretique

Je suis militant du MoDem, et souvent, mon parti m'agace. Je réitère ce que je dis depuis un moment, puisse le Shadow Cabinet s'en inspirer. Ce qui fera notre force, ce sont nos clivages avec les autres forces politiques. Quand nous nous contentons de déclarations d'intention ou d'ersatz de positions du PS, ce n'est pas la peine de parler. Oh, à la marge, il est bien possible que nous ayons des différences avec la gauche. Mais, ce qui compte, c'est que les Français les voient. Or, ce que peuvent voir les Français, ce ne sont pas les divergences marginales, mais les clivages nets, et clairs.

Je lisais la réaction de Jacqueline Gourault à l'issue des tests PISA. Sanctuariser les moyens de l'Éducation Nationale ? D'accord. Mais le PS dit la même chose. Cesser de supprimer les postes ? Ok, mais le PS dit aussi la même chose. Mettre en oeuvre le socle commun ? Le PS, et même l'UMP disent la même chose. En fait, toute l'élite bien-pensante européenne raisonne ainsi sur ce dernier point. J'aurais attendu un véritable programme de rupture, comme je peux parfois en tracer une ébauche ici, pas du béni-oui-ouisme.

Si le MoDem existe pour ne dire que ce que la gauche dit, ce n'est pas la peine d'exister, parce que l'électeur, il préfère toujours l'original à la copie, qu'on se le dise bien.

Au fil des interventions du Shadow Cabinet, je constate que le MoDem est toujours en creux, dans la superficie des choses, sans analyse ni proposition de fond. Ceci peut peut-être expliquer pourquoi on passe pour des guignolos dans les médias. Tiens, je repense aux Régionales : on avait en région du Rhône l'occasion d'un affrontement frontal en nommant Brighelli tête de liste contre Meirieu, qui représentait les verts. On pouvait au moins, en tout cas, lui proposer la tête de liste sur un département. Je pense que Brighelli aurait accepté. Au lieu de cela, on a fait du sous-PS toute la campagne. Si j'avais habité à Lyon, j'aurais fini par me demander si le plus court n'était pas de voter PS directement.

Bayrou conserve de longue date ma confiance. Mais je commence à en avoir assez de militer pour un parti qui ne représente pas mes idées. Je suis entré à l'UDF, moi, pas au MoDem. J'ai suivi à contre-coeur le mouvement, mais l'exaspération me gagne progressivement.

Je suis content d'apprendre que Bayrou va présenter un programme économique chiffré dans le Figaro Magazine de samedi. Je vais le lire avec la plus grande attention. Dans tous les domaines, ce que j'attends, désormais, ce sont des propositions concrètes, et, de manière générale, qu'on en finisse avec la bisounourserie.

Au passage, je me demande si l'éducation intéresse le centre. Au MoDem, on imite quasi-servilement le PS, désormais, et dans les autres chapelles centristes, il n'y a pas même d'item éducation dans les programmes. En trois ans, le Nouveau Centre n'a pas produit un seul document, pas un rapport, pas émis une seule idée. Il est regrettable également de constater qu'en dehors de l'enseignement agricole, l'Alliance Centriste n'exprime aucune idée sur le sujet. 

Pour revenir au MoDem, un Shadow Cabinet, pour moi, c'est un gouvernement alternatif, comme le faisaient les Lib-Dems, même s'ils sont en train de trahir tout ce pour quoi ils ont vécu, pas de gentils commentateurs de l'actualité qui se contentent de dire "Biennnnn !", "Paass Biennnnn" (toute référence au Pari avec Daniel Bourdon et Laspalès n'est que le fruit du hasard...).

Bayrou pense que le temps des idées est venu. C'est aussi mon analyse. Il ne reste plus qu'à faire tourner les commissions du MoDem encore valides et à en convaincre les membres du Shadow Cabinet.