Call me Cinderella

Publié le 15 décembre 2010 par Francisbf

Ha mais jenpeuplus. Non mais franchement, c'est affreux. J'en peux plus je suis vidé, comme une truite morte, tuée à coups de cailloux sur la tête, et en attente d'être cuisinée avec des amandes.

Je suis chez la famille, là. En l'occurrence, mon papa et ma grande soeur. Et je sais pas ce qu'ils ont, mais ils ont décidé de ne pas me laisser de vacances, vu qu'eux n'en ont pas.

Du coup, je peux à peine passer sur facebook, pas du tout administrer les trucs où je suis administrateur, et encore moins faire une note de blog (et répondre aux amies qui demandent quand elles peuvent me voir pour me donner mon cadeau de Noël, encore encore moins)(non, je doute que ce soit sexuel).

Là, ce sont les premières minutes libres de ma journée, passée essentiellement dans la cuisine, à vider les armoires, gratter au scotchbrite plein de savon les étagères, remettre les trucs dans les armoires, en vidant dans la poubelle tout ce qui est périmé depuis deux ou trois ans (si j'ai bien compté, deux ou trois kilos de bouffe, au bas mot, qui attendaient leur heure depuis bien longtemps, des vieilles purées, des paquets de levure entamés, et tout ça). Mine de rien, faire un boulot qui n'a pas été fait depuis trois ou quatre ans (au moins), bé ça prend du temps. Et ça ruine les doigts, je tape avec les deuxièmes phalanges là, c'est pas facile.

Et si c'en était resté à la cuisine, et à tous ses machins à balancer, pailles antiques, verres cassés, vieux médocs, recettes copiées sur des enveloppes, factures de 2008, machins totalement inidentifiables, mais non. J'ai dû ranger le salon, faire le tri des vieilles pubs, passer l'aspirateur sur la table basse, sous la table basse, ranger les bouquins partout, remettre les couvertures sur les canapés, appareiller les gants, ranger les sacs, les manteaux, les écharpes,

Pis hier (ou avant, je sais plus), j'ai dû récurer la salle de bain et sa crasse incrustée depuis des siècles, foutre à la poubelle les innombrables échantillons de crèmes de jour, gratter le dessus des chiottes, le calcaire des robinets, tout ce que j'ai laissé c'est le moisi entre les dalles parce que j'étais pas armé pour.

Même j'ai dû aller au supermarché acheter un rideau de douche neuf pour remplacer celui qui devait être là depuis avant nous, genre vingt ans, qui était devenu vivant et qui t'agrippait les fesses si tu t'en approchais de trop près pour te dissoudre les chairs avec ses filaments mycoseux.

Puis je parle pas des coups de fil « oui je rentre dans une heure tu peuxt'occuper du manger, genre chais pas fais une tarte aux poireaux y'a plein de poireaux » ou « tiens, t'es allé faire les courses pour ce soir ? Qu'est-ce que tu nous fais à manger? » quand c'est pas « non ce soir je mange pas ici, je vais manger avec mes collègues ».

Avec tout ça, j'ai à peine eu le temps de passer chez le coiffeur me faire faire un gommage du cuir chevelu.

Non mais franchement, la vie de femme au foyer, c'est pas pour moi.

Puisque c'est comme ça, je vais me laver les cheveux. Je l'ai bien mérité. Puis il faut que je sois beau quand ils vont rentrer, j'arriverai ptet à me faire inviter au restaurant.