Critiques en vrac 32: Planète Hurlante 2 – Le Coach – The Invisible – Monsters

Par Geouf

Planète Hurlante 2 (Screamers: The Hunting)

Résumé: Suite à la réception d’un signal de détresse provenant de Syrius 6B, une escouade de sauvetage est envoyé sur l’ancienne colonie terrienne en quête de survivants. La planète est supposée désertée suite à une guerre civile ayant mené à la création d’armes redoutables, les hurleurs. Dans leur recherche de rescapés, les membres de l’unité d’élite ne vont pas tarder à tomber sur des nouveaux modèles de hurleurs, capables de prendre une apparence humaine…

Il semblerait que la mode soit aux suites tardives pour le marché DVD de films ayant eu un minimum de succès au cinéma. Cette fois, c’est l’excellente série B de Christian Duguay (datant tout de même des années 90) qui se voit étendue en dépit du bon sens. A la barre de cette suite des plus dispensables, Sheldon Wilson, jeune réalisateur plutôt prometteur ayant à son actif deux excellents DTV, le très flippant L’Ecorché (à découvrir de toute urgence si ce n’est pas fait) et une sympathique péloche d’attaque animale, Kaw (et ses corbeaux agressifs). Du coup, on pouvait légitimement s’attendre à une petite bande correcte pour ce Planète Hurlante 2. Las, le film n’est malheureusement jamais à la hauteur de son aîné, principalement à cause de son budget plus que limité. On se retrouve devant une bande très molle et très longue dans laquelle on voit pendant une heure et demie des gusses armés déambuler dans le désert et dans des tunnels. Le film se voudrait un équivalent d’Aliens, le Retour, avec des marines surentrainés, plus de Hurleurs, etc, mais cela ne prend jamais. Pire, on ne ressent jamais la menace sourde et constante des Hurleurs, comme c’était le cas dans le premier film, et l’idée qu’ils utilisent des corps humains comme matériau de base n’est jamais correctement exploitée. Seule détail venant un peu rattraper ce ratage, la présence au casting de Lance Henriksen, de toute évidence venu payer son loyer, mais toujours excellent. C’est pas grand-chose, mais on prend ce qu’on peut…

Note : 3/10

USA, 2009, DTV
Réalisation : Sheldon Wilson
Scénario : Tom Berry, Miguel Tejada-Flores
Avec: Gina Holden, Jana Pallaske, Lance Henriksen

Le Coach

Résumé : Maximilien Chêne est un coach extrêmement réputé, capable de remettre sur pied n’importe quelle personne ayant besoin d’un boost psychologique. Son seul défaut, c’est qu’il est un joueur invétéré, ce fait qu’il accumule d’importantes dettes. Acculé par ses créanciers et jeté par sa femme, il accepte une mission inhabituelle : coacher à son insu le neveu du patron d’une énorme entreprise, pour que celui-ci remporte un important marché. Seul problème, le neveu en question est le pire leader qu’il puisse exister…

Ceux qui lisent ce blog le savent, j’ai une certaine tendance à taper sur les comédies françaises, les trouvant souvent bien mauvaise en comparaison des comédies américaines. Mais cela ne veut pas dire que je ne suis pas capable d’apprécier une bonne petite comédie du pays quand elle se présente ! Mes derniers visionnage dans le genre (Safari, Protéger et Servir, L’Amour c’est mieux à deux) m’ayant bien refroidi, c’est avec une certaine réticence que j’ai regardé Le Coach. D’où ma surprise de me retrouver devant un film certes loin d’être mémorable ou révolutionnaire, mais devant lequel j’ai passé un très agréable moment. La recette de ce petit succès ? C’est fort simple. Tout d’abord un duo de têtes d’affiche sachant jouer sans cabotiner (Richard Berry et Jean-Paul Rouve) et interprétant des personnages crédibles et attachants, pour lesquels le réalisateur a une vraie empathie. Ça rappelle forcément les comédies de Francis Veber, mais c’est loin d’être une tare, surtout que le milieu du coaching a rarement été exploité à l’écran.  Ensuite, des dialogues bien écrits et qui font mouche sans forcer le trait, ni tomber dans la vulgarité crasse. Et enfin, une histoire qui se suit avec plaisir, avec quelques rebondissements bien choisis et crédibles, quelques scènes (un peu) mémorables (la leçon de drague, le final), du rythme, et surtout des éclats de rire. Finalement, ce n’est pas si difficile de faire une comédie correcte !

Note : 6/10

France, 2009Réalisation : Olivier Doran
Scénario: Bruno Bachot, Denis Bardiau, Olivier Doran
Avec: Jean-Paul Rouve, Richard Berry

The Invisible

Résumé : Nick Powell a tout pour être heureux : il est beau gosse, bon élève, respecté de tous. Mais Nick se sent oppressé par une vie toute tracée pour lui par une mère aimante mais incapable de le laisser respirer. Lorsque Nick est agressé par une bande de jeunes de son lycée sur un malentendu et laissé pour mort, il se retrouve dans les limbes. Invisible aux yeux de tous, il n’a que quelques jours pour que les secours retrouvent son corps et puissent le sauver avant qu’il ne meure pour de bon. Seul problème : la seule personne qui peut l’aider est son agresseur…

Avant le ridicule Unborn, David Goyer était déjà passé derrière la caméra pour les besoins de ce remake d’un film suédois de 2002. Et si Unborn pouvait passer pour un accident de parcours, malheureusement ce précédent effort vient confirmer que Goyer, tout excellent scénariste qu’il est, n’a rien d’un excellent réalisateur.

The Invisible est en effet un drame fantastique larmoyant, miné par un rythme arthritique et des partis pris plus qu’hasardeux. Le premier étant le choix de l’actrice incarnant l’agresseur du héros, Margarita Levieva. Elle a beau être très jolie, elle n’est malheureusement jamais crédible en jeune fille meurtrie et instable. Surtout que Goyer a trouvé le moyen de l’affubler d’une tenue ridicule (fringues noires et gros bonnet de laine) pour tenter de cacher sa beauté et la rendre plus crédible, ce qui ne fait au contraire qu’alourdir le trait. Et évidemment, le héros dans ses limbes, qui lui en veut de l’avoir presque, décide que finalement il lui en veut un peu moins quand il découvre qu’elle est une jolie fille qui protège son petit frère. Extrêmement mal écrit le film est bourré d’incohérences, comme les apparitions du héros qui, selon la scène, semble pouvoir suivre la jeune fille instinctivement, ou au contraire la perdre au détour d’une rue. Du coup l’émotion ne prend jamais, et on s’ennuie à mourir devant un film qui en plus présente une morale des plus malsaines affirmant en gros que les pauvres en difficultés n’ont pas droit à une deuxième chance et doivent se sacrifier pour sauver les riches avec un avenir. Légèrement déstabilisant…

Note : 3/10

USA, 2007
Réalisation : David S. Goyer
Scénario : Mick Davis, Christine Roum
Avec : Justin Chatwin, Margarita Levieva, Marcia Gay Harden

Monsters

Résumé : En 2011, une sonde de la NASA transportant des spécimens extraterrestres s’est écrasée au Mexique. Depuis 6 ans, la moitié du pays est sous quarantaine, dans une tentative illusoire de contenir la propagation des créatures ramenées par la sonde. Un photographe en quête de scoop est chargé par son patron de ramener la fille de celui-ci saine et sauve aux Etats-Unis. Mais suite à un malheureux concours de circonstances, ils perdent leurs passeports et sont obligés de traverser la zone infectée pour rentrer…

Bête de festival célébrée par la critique internationale, Monsters avait tout de la petite bombe SF à petit budget venue de nulle part prête à casser la baraque à coups d’idées plus que de moyens. Mais comme on le sait, il vaut mieux se méfier des buzz et constater par soi-même avant de s’emballer sur un film présenté comme le nouveau District 9 par une bande-annonce des plus alléchantes.

Car loin de l’excellent film de Neil Bloomkamp, Monsters est avant tout une histoire d’amour entre deux personnages qu’au début tout oppose : il est aventureux, casse-cou et farouchement indépendant, elle est riche, fiancée et sort d’un cocon surprotégé. Le destin et le danger vont irrémédiablement les rapprocher. Un canevas classique mais qui aurait néanmoins donner un bon petit film émouvant et tendu. Las, Monsters n’a malheureusement pas les moyens de ses ambitions, et surtout est un exemple parfait du film qui pète plus haut que son cul, se sentant obligé de souligner la moindre de ses analogies à coups de marqueur bien noir. On sent que Gareth Edward voudrait faire de son film une œuvre politique dénonçant le traitement du Mexique par les Américains (le mur séparant les deux pays, la « zone infectée »), mais tout est tellement expliqué et ressassé par les dialogues (dont une conversation philosophico ridicule au sommet d’une pyramide) que la force de la parabole se dilue inéluctablement.

Autre gros problème, il ne se passe quasiment rien dans le film. Il faut quasiment une heure pour que les héros pénètrent dans la zone infectée, et ensuite ils subissent seulement une mini attaque de monstre qui miraculeusement décime leurs gardes du corps mais les laisse en vie. Gardes du corps suffisamment stupides soit dit en passant pour ne pas appliquer à eux-mêmes les préceptes qu’ils énonçaient cérémonieusement 5 minutes plus tôt, à savoir ne pas déranger les créatures. Cela aurait pu passer si les personnages étaient un minimum intéressants, mais encore une fois, le film se plante dans les grandes largeurs, vu que les deux héros, dont on sent tout de même la complicité (heureusement, vu qu’ils sont mari et femme dans la vraie vie !) ne sortiront jamais de leur carcan prévisible (elle s’ennuie dans son couple et dans sa vie, il cherche l’aventure car il a des fêlures cachées, quelle originalité !). Du coup le film ne possède absolument aucune tension (après l’attaque de leur convoi, les héros finissent le trajet à pieds comme s’il s’agissait d’une petite rando banale, sans rencontrer d’autres obstacles), et on sombre lentement dans une douce léthargie. Le film culmine dans une scène d’accouplement entre deux poulpes fluorescents devant le regard médusé des héros, qui réalisent soudain qu’ils « s’aimeuh ». On peut trouver ça extrêmement romantique ou extrêmement ridicule…

Note : 3/10

Royaume-Uni, 2010
Réalisation : Gareth Edwards
Scénario : Gareth Edwards
Avec : Whitney Able, Scott McNairy

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