Je peux donc coller mes textes sur des vitres, jouer de la transparence et des ombres, je peux les coller sur des murs et jouer sur la couleur du fond, l'effet "lignes d'écriture", je peux aussi en faire des sculptures en volume, mouvantes, instables et éphémères.
Les "mots en creux" permettent de jouer sur le recto-verso, le lisible-illisible, le signe et le sens, le ruban n'est qu'une ligne presque infinie sortie de la page, sans marge, sans retour à la ligne justement, d'où l'idée d'un "livre-bobine" dont la lecture publique montrerait le débobinage.L'intérêt plastique des lettres "en creux" est aussi de montrer le non-dit, les lettres manquantes révélant leur absence par leurs contours : dire ce qui est tu, ce qui ne veut pas se dire, les pensées secrètes, ce qui reste insu, même et surtout de soi…