La solution: Jean-Christophe Rufin dans Katiba

Publié le 19 décembre 2010 par Chantalserriere

L’écrivain académicien rêvait d’une diplomatie new-look dans une Afrique plus démocratique. Il paie, aujourd’hui, le prix de son indépendance…

C’est en ces termes que Jean-Gabriel Fredet ouvre son article du Nouvel Observateur intitulé “Les illusions perdues de Jean-Christophe Rufin ” .

Carrière atypique s’il en est pour ce touche-à-tout brillant, médecin engagé dans la croisade de “Médecins du monde” dont il deviendra président, étudiant à Sciences Po, secrétaire d’état, membre de l’Académie Française, lauréat du Goncourt 2001 avec son flamboyant Rouge Brésil, ambassadeur de France au Sénégal, “démisionné” récemment.

C’est qu’il croyait pouvoir tout embrasser, la carrière diplomatique, lui qui n’était pas du sérail, et la carrière littéraire! La réalité du terrain n’a rien permis. Lourd, lourd, le poids de l’histoire entre la France et l’Afrique, les habitudes prises, convenant aussi bien aux élites et dirigeants d’un continent à l’autre. Que pèsent les mots, l’intelligence, la probité, le souci du plus grand nombre et du plus faible au regard d’intérêts supérieurs portés par les sphères du pouvoir?

Mais au moins, nous reste l’écrivain: Katiba, son livre prophétique sur les menaces au Sahel, les réseaux terroristes, les enlèvements à venir.  A lire et à relire les précédents, les fresques historiques de l’Abyssin

ou de “Rouge Brésil” et les autres, ceux qui suivront, et que nous attendons. Car, à bien y regarder, il en est peu de cette trempe, dans notre panorama littéraire contemporain, sachant, à l’instar de Dumas, Hugo, Kessel, ou de Conrad, nous faire voyager dans l’espace et le temps, avec une écriture vivante, documentée et souvent visionnaire.