Une ombre sur le projet first solar

Publié le 19 décembre 2010 par Bordeaux7
Lancé en grande pompe à l’été 2009, le projet d’usine de panneaux solaires de Blanquefort, vient d’être reporté sine die dans l’attente d’éclaircissements sur l’avenir des aides publiques à l’énergie solaire, mettant en jeu la création de 400 emplois. Le fabricant américain de panneaux photovoltaïques «First Solar a pris à regret la décision de décaler le démarrage des travaux de construction de l’usine, qui devaient débuter à Blanquefort le mois prochain», a déclaré le groupe américain dans une déclaration à la presse. Ce projet de 96 millions d’euros, mené en partenariat avec EDF Energies Nouvelles (filiale d’EDF), avait été lancé en grande pompe en juillet 2009 par Jean-Louis Borloo, alors ministre de l’Ecologie. Mais le gouvernement a suspendu la semaine dernière pour trois mois l’obligation d’achat à un tarif préférentiel de l’électricité produite par les nouveaux projets de panneaux solaires. Le gouvernement souhaite, durant ce moratoire, engager une concertation pour remettre à plat un système jugé trop coûteux. Le décret du 10 décembre «réduit largement la lisibilité et les perspectives de marché qui prévalaient au moment où la décision de construire une usine de fabrication de panneaux photovoltaïques en France avait été prise», indique First Solar. Le PDG de First Solar, Rob Gillette, avait évoqué «une pause ou une interruption» du projet, en début de semaine lors d’une conférence avec des analystes financiers. «Nous espérons résoudre cette incertitude avec le gouvernement français aussi vite que possible», avait-il ajouté. Le projet est gelé «jusqu’au moment où on retrouvera de la visibilité», a confirmé David Corchia, directeur général d’EDF Energies Nouvelles. Celle-ci doit avancer la moitié de l’investissement de l’usine de Bordeaux et acheter pendant 10 ans la totalité de la production du site pour développer des fermes solaires en France.

Les élus locaux mobilisés

«C’est une décision inquiétante pour l’Aquitaine (...), un gâchis très important», a réagi vendredi le président (PS) de la Région Aquitaine, Alain Rousset. «Tous les élus sont mobilisés pour que le projet reparte», a-t-il ajouté, en estimant que la France avait «besoin de rattraper son retard dans le bouquet d’énergies renouvelables». Même son de cloche du côté d’Alain Juppé qui espère qu’il ne s’agit que d’un report. «Notre pays a tout intérêt à développer la filière photovoltaïque solaire et éolienne sinon à chaque fois que nous lancerons ce type d’opérations, il faudra acheter chinois ou allemand». Selon le maire de Bordeaux, également ministre de la Défense, le moratoire va permettre de recentrer les choses et de clarifier une situation qui avait vu s’accumuler une multitude de petits projets». Le président de la Cub quant à lui se montre plus réservé. «Même si on parle de suspension et pas de remise en cause, je suis plus qu’inquiet car quand ce type de projet commence à se gripper, on ne sait pas comment les choses vont tourner». •
AFP et SD