Traité européen : Démocratie MAINTENANT !

Publié le 16 janvier 2008 par Fares
Il y a quelques semaines, j'ai écrit un billet dans lequel je rappelais la nécessité de soumettre le traité de Lisbonne (frauduleusement qualifié de "Mini Traité" ou de "Traité Simplifié" : de l'aveu de Valery Giscard d'Estaing et d'un grand nombre de Premiers Ministres européens, le contenu est identique à celui de 2005) à un nouveau référendum en France et dans les autres pays européens.
Pour que le traité de Lisbonne soit adopté en France, il est indispensable que la Constitution française soit préalablement modifiée. C'est l'enjeu du vote de Versailles du 4 février prochain.
Il suffit d'une minorité de blocage de 2/5 des suffrages exprimés lors de ce vote pour rejeter la modification de la constitution, et ainsi forcer un référendum.
C'est la raison pour laquelle ; quel que soit le sentiment qu'on ait vis à vis de ce texte, quel que soit le choix que l'on ait fait lors du référendum de 2005, quel que soit le choix que l'on ferait si un nouveau référendum devait être proposé ; les citoyens pour lesquels la démocratie à un sens devraient faire pression sur leurs élus afin d'empêcher le coup de force parlementaire en cours de préparation.
Le Conseil National pour un Référendum (CNR) a mis en place une interface très simple qui vous permet de contacter vos élus, par département.
Vous pouvez envoyer un message à vos élus en deux coups de clics : contactez vos élus.
Le blabla est pré-rempli, vous pouvez bien sûr le modifier à votre guise avant de l'envoyer.
Comme le rappelle le Sénateur Jean-Luc Mélenchon, repris entre autres par Le Post et Plume de Presse, les forces en présence sont potentiellement très équilibrées.
331 sénateurs et de 577 députés, soit 908 voix au total. Pour être adoptée, la réforme de la Constitution doit être approuvée à plus de 3/5 des suffrages exprimés. Pour être rejetée, il suffit qu'elle soit refusée à plus 2/5 des suffrages exprimés.
[...]
Pour avoir la majorité des 3/5 Sarkozy doit rassembler tous les parlementaires UMP, tous ceux du Centre et tous les non inscrits des deux assemblées ! On arrive alors à un total de 552 voix. Soit très exactement 7 voix d’avance ! Sept voix ! Pas une de plus. On est loin, très loin du « c’est plié de toutes façons » que professent certains sans produire un seul chiffre pour appuyer leur démonstration ! D’autant que, notez le bien, il y a une inconnue. De taille ! En effet il y a 15 parlementaires souverainistes à droite ! S’ils ne votent pas, le score de Sarkozy retombe à 537 voix et il a perdu. En fait, pour que Sarkozy n’arrive pas à avoir sa majorité il suffit que 8 d’entre eux votent contre la réforme de la Constitution !
Rappel : la minorité des 2/5 qui suffit à bloquer Sarkozy est de 363 voix. La totalité des parlementaires de gauche, socialistes, communistes, MDC, Verts est de 355 voix. Il nous manque donc huit voix. Encore il manque 8 voix si tous les parlementaires de droite sont présents et votent et si tous les souverainistes, tous les non inscrits et tous les centristes (de toutes les chapelles) votent avec l’UMP.
[...]
Le Parti Socialiste détient donc une bonne part des clés qui permettent de bloquer la réforme constitutionnelle, et ainsi forcer un référendum.
Dans ce contexte, l'attitude de François Hollande (qui connaît parfaitement la situation) est tout à fait scandaleuse.
François hollande a déclaré que le meilleur moyen pour les parlementaires socialistes de montrer le refus de la ratification par voie parlementaire du traité de Lisbonne, ce serait de boycotter le congrès à Versailles.
C'est totalement faux !! Au contraire, c'est le renoncement du PS qui permettrait de facto à l'UMP de bénéficier très facilement d'une majorité de 3/5 des voix exprimées, et donc de faire passer en force un traité dont le contenu est en tous points similaire à celui qu'une majorité de Français avait rejeté par la voie référendaire en 2005.
Il est des situations que la bêtise seule ne suffit pas à expliquer. La manipulation de François Hollande constitue ni plus ni moins qu'une trahison. Et j'insiste sur ce terme, dont la définition colle parfaitement à la situation :
Trahison : La trahison désigne le fait d'abandonner, de livrer à ses ennemis ou de tromper la confiance d'un groupe (politique ou religieux), d'une personne (ami, amant, famille) ou de principes.
Cette situation est extrêmement grave. J'espère que nous serons nombreux à nous mobiliser pour la dénoncer et pour contacter nos élus ; quelle que soit leur couleur politique, qu'ils fassent partie de la majorité ou de l'opposition-contrôlée ; afin qu'ils mettent un terme à cette mascarade et au scandaleux déni de démocratie qui nous est infligé.
Je contacte mes élus