Tortuga : petite Auvergne, mais grand album !

Par Hectorvadair @hectorvadair
Tortuga, tome 1
Sébastien Voizat/Antoine Brivet
Ankama (23 Septembre 2010)
Une couverture "qui pète", un format mi comics, mi BD franco belge dans un cartonnage du plus bel effet, avec pages de gardes en couleur et cul de lampe : > le ton est donné : cet album ne sera pas tout à fait comme les autres !
Sébastien Viozat a concocté un récit d'aventure fantastique de piraterie dans la tradition des classiques du genre, mais en y apportant une touche moderne pleine de dynamisme et de charme.

« 1664, sur l'île de la tortue, minuscule île perdue au milieu des caraïbes, la flibuste s'est tue deux ans plus tôt, à la mort du légendaire capitaine français, le légendaire l'Ankou. Depuis, le terrible gouverneur espagnol Don Juan Valverde règne d'une main de fer sur cette ïle qui abrite de nombreux exilés français et servit autrefois de repère à tout ce que la flibuste compte de pirates. Délaissé, délabré, sans voile et sans équipage, un navire n'attend que la volonté des pirates dont le coeur vibre encore pour le large et le combat. Pour cela il leur faut un nouveau guide et maître, quelque chose de plus que le souvenir de leur capitaine..."


...Evidemment, "Pirate des caraïbes" et ses 4 épisodes blockbuster est passé par là entre temps et l'on se dit que le moment est propice pour embarquer avec Gorsen à bord du Marv Harrek des lecteurs déjà habitués aux diableries du capitaine Jack Sparrow.
Mais faisant fi de cet "effet de mode" indépendant, le duo Viozat/Brivet réussi un pari : celui de délivrer une histoire alléchante et d'y insérer des trouvailles et des éléments graphiques propres, dont l'effet steam punk du bateau à turbines à vent.
...D'où 96 pages, et l'impression d'avoir déjà à faire avec ce dessinateur à un habitué des librairies. Cela n'est pas donné à tout le monde.
> Physionomies, décors, mise en page, encrage, équilibres des cases, mouvements : rien n'est déplaisant, (malgré un tout petit détail malheureux dans la fameuse taverne la "petite Auvergne"), et l'album fait montre au niveau du dessin d'une maîtrise tout à fait remarquable pour un premier album.
Antoine Brivet est donc un nom à retenir, et le récit très bien mené, tout comme les personnages bien campés (bravo donc au scénariste) nous laissent au bout d'une première partie délicieuse l'envie de connaitre illico la suite, ce qui, on l'admettra est une preuve de totale réussite.
Bravo messieurs ! (et madame, pour le talentueux travail de colorisation réalisé par Virginie Blancher.)

Ps : on pourra se reporter à la première interview d'Antoine Brivet, donnée avant la parution de l'album, sur le site "Unoeilsurlegalet".