Know well, know well, ou la sagesse du milliardaire américain

Publié le 10 janvier 2008 par Bigmac
Une belle histoire en cadeau de Noël tardif : Bill Gates, l’empereur du logiciel, l’homme le plus riche du monde, William Henry Gates III, quitte ses fonctions au 1er juillet prochain afin de se consacrer à temps plein à sa fondation Bill and Melinda Gates. Il veut sauver le monde de la pauvreté. La BMG Foundation est aujourd’hui une entreprise qui gère un budget de 65,9 milliards de dollars. Certes, le Los Angeles Times a mis récemment en lumière que ses investissements ne sont pas encore à 100% socialement responsables, mais elle finance en valeur autant de projets que l'Organisation Mondiale de la Santé et dispose de ressources représentant deux fois le montant des prêts du FMI.
Si Microsoft est le groupe le plus lourdement condamné par les autorités antitrust de la planète, on ne peut s’empêcher de ressentir de la sympathie pour son co-fondateur milliardaire au grand cœur. Et si vous pensez ne pas bénéficier de son argent, détrompez-vous : via l’amende infligée en 2004 pour abus de position dominante en Europe, c’est la modique somme de 497 millions d’euros qui va être versée par Microsoft à la Commission Européenne, sans parler d’une deuxième amende de 280 millions d’euros (à confirmer, une procédure d’appel est en cours). Un Américain qui participe à la construction européenne ? Un vrai philanthrope, vous dis-je !
Warren Buffet, un autre milliardaire américain et ami de Bill Gates, a annoncé en 2006 qu’il allait léguer la moitié de sa fortune à la BMG Foundation, soit 31 milliards de dollars. Il ne gardera pour lui que 15% de sa fortune personnelle. Il eut cette phrase pleine de sagesse : « Une personne très riche doit laisser suffisamment à ses enfants pour qu'ils fassent ce qu'ils veulent mais pas assez pour qu'ils ne fassent rien. »
Instants de grâce d’une société laissant la main libre aux entrepreneurs et dans laquelle l’argent et le succès ne sont pas tabous ? Sur certains points, on en voudrait un peu plus d’influence américaine…
Sources : Les Echos, L’Expansion, Courrier International ; le jeu de mots est de The Economist