Crise ivoirienne : Les hommes politiques du Cameroun réagissent

Publié le 21 décembre 2010 par 237online @237online

Écrit par Le Jour   

Mardi, 21 Décembre 2010 15:42

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Pierre Abanda Kpama, président du Manidem : « Il faut laisser les Ivoiriens résoudre eux-mêmes leurs problèmes »
L'analyse que je fais, c'est celle que fait le Manidem. C'est une analyse que fait la Convergence des forces démocratiques et progressistes (Sfdp). Nous vivons en Côte d'Ivoire une nouvelle étape dans la lutte que les patriotes, les peuples africains mènent depuis de très longues années.

Et pour ce qui est de la Côte d'Ivoire depuis 10 ans, pour l'émancipation et la dignité de l'Afrique. L'Afrique a pris du retard sur tous les plans : économique, politique, social, politique et démocratique. Pour la raison fondamentale suivante, c'est que le destin de l'Afrique et des africains n'est pas déterminé comme c'est le cas partout ailleurs dans le monde par les Africains eux-mêmes, mais plutôt par toutes sortes de forces et de puissances étrangères dont le but est de servir en priorité et parfois en exclusivité les intérêts de ceux qui nous dominent. Nos intérêts à nous Africains, nos aspirations légitimes, la souveraineté à l'indépendance véritable de nos pays, au bien-être, à la démocratie, à la liberté , bref à notre émancipation et à notre épanouissement, ne sont pas pris en compte dans la relation de dominant à dominé que l'Afrique subit. Donc ce qui se passe en Cote d'Ivoire c'est la tentative de l'ex-puissance coloniale, la France, qui a rallié ses amis occidentaux c'est –à –dire l'Union européenne et les Usa, pour continuer d'exploiter les très nombreuses richesses de la Côte d'Ivoire. Pour avoir décidé de s'opposer à ce dessein de la France, M. Gbagbo et ses partisans subissent les menaces de la soi-disant Communauté internationale, qui n'est rien d'autre que l'application contrôlée de l'Occident capitaliste, arrogant et raciste. Il faut laisser les Ivoiriens résoudre eux-mêmes leurs problèmes. Ils en sont capables. Ce sont les ingérences inadmissibles, inacceptables et méprisantes de la France, de ses alliés et de ses affiliés qui créent la menace de guerre civile totale en Côte d'Ivoire et dans la sous région d'Afrique de l'Ouest. Le peuple Africains et sa jeunesse en particulier n'accepte plus les dictats de l'Occident, l'exploitation éhontée de nos richesses par l'Occident et le mépris que ces derniers affichent à l'endroit des Africains. Le destin de l'Afrique doit être déterminé et décidé par les Africains eux-mêmes. Nous soutenons le peuple Ivoirien dans la lutte difficile qu'il mène. Nous soutenons le président légitime et légal, M. Laurent Gbagbo, et nous demandons au grand peuple Français de faire échec au plan de guerre que M. Sarkozy met en œuvre contre les frères Ivoiriens.

Jean Robert Wafo, Secrétaire régional à la communication Sdf Littoral : « Le débat devrait plutôt être axé sur la crédibilité de la Cei »
Le vote n'était pas crédible en zone rebelle. Les scores obtenus par M. Ouattara dans cette zone laissent perplexes en ce sens qu'ils rappellent l'ancienne époque soviétique, des partis uniques ou des Républiques bananières. En l'absence de désarmement et de démobilisation, qui étaient pourtant prévus dans les accords de Ouagadougou et qui n'ont pas semblé préoccuper l'Onuci pour des raisons inavouées et qui sont malheureusement connues de tous. Aujourd'hui, les populations de ces zones ont voté avec la peur des représailles pour le village qui ne choisirait pas majoritairement pour l'allié des rebelles. Pour ce qui concerne les résultats, la proclamation faite par la Cei est nulle, tant sur la forme que sur le fonds. Elle ne s'est pas faite au siège de cette instance administrative, mais plutôt au Qg. d'un candidat et en l'absence des autres commissaires de cette instance. Le délai de trois jours accordé à la Cei pour proclamer les résultats était impératif et non indicatif. Elle avait donc jusqu'à mercredi 1er décembre pour arrêter les résultats provisoires. Elle ne l'a pas fait. Il revenait donc au Conseil constitutionnel de prendre le relais, conformément à la loi électorale ivoirienne. Le débat sur la crédibilité de cette haute institution est puéril, en ce sens qu'elle est loin de faire plus mauvaise figure que des institutions du même type sur le continent et ailleurs. Si l'on prend le cas précis de la France, les membres du Conseil constitutionnel sont nommés par le président de la république et les présidents des deux chambres parlementaires : l'Assemblée nationale et le Sénat. Le fait de ne pas être matériellement inscrit dans un parti n'enlève rien au fait que c'est le Président de la République française qui les nomme. Le débat devrait plutôt être axé sur la crédibilité de la Cei, qui comme Elecam au Cameroun, est une instance notoirement partisane de par la composition de ses membres. La Cei est composée au deux tiers des partisans de Ouattara, tant au niveau des commissaires centraux que des commissaires régionaux. Le Président de la Cei, Youssouf Bakayoko est indigeste et profondément malsain. La certification de l'Onu aurait dû porter si l'on s'en tient aux accords de Ouagadougou, sur l'ensemble du processus électoral qui va de l'inscription sur les listes électorales à la proclamation des résultats définitifs par le Conseil constitutionnel. C'est ce qui s'est passé au premier tour. Le débat sur la crédibilité du Conseil constitutionnel ivoirien est puéril en ce sens qu'elle est loin de faire plus mauvaise figure que des institutions du même type sur le continent et ailleurs. On ne saurait demander aux Ivoiriens en particulier et aux Africains en général d'avoir des institutions fortes et cautionner par ailleurs qu'un pays proclame son président en dehors de tout cadre légal. Le Conseil constitutionnel est le seul et unique organe habilité à proclamer les résultats définitifs en Côte d'Ivoire.

Saidou Maidadi, secrétaire général de l'Alliance des forces patriotiques (Afp) : « Gbagbo est celui qui a le plus respecté les accords de Ouagadougou»
Ce sont la formation et l'héritage politique de chacun qui vont fonder son opinion. Pour ma part, j'exprime ma position, notre parti ne s'est pas encore réuni pour prendre une position officielle. Selon qu'on est contre le néocolonialisme ou qu'on s'en accommode, on aura des avis divergents. Il faut prendre ce qui se passe en Côte d'ivoire comme un tout pour faire une analyse objective.
A la mort d'Houphouet Boigny, ses héritiers se sont engagés dans une lutte à mort, pour être le successeur. La crise politique du moment a tourné en défaveur de Alassane Dramane Ouattara qui s'est résolu par la suite à quitter le Pdci pour former le Rdr.
Laurent Gbagbo, après le processus de sortie de crise grâce aux accords dits de Ouagadougou, a été amené à accepter la candidature de Ouattara, une Cei contrôlée et présidée par le clan de Ouattara, des listes électorales très élargies sans tenir compte de la nationalité de tout un chacun...Mais Gbagbo avait pour lui la constitution et le conseil constitutionnel.
La communauté internationale derrière laquelle on voit le gros nez de la France dépasser, s'acharne à imposer Ouattara au mépris de la constitution. Gbagbo est celui qui aura le plus respecté les accords signés. Les autres n'ont pas respecté la clause de désarmement, et on comprend pourquoi. La communauté internationale a sa propre conception de la démocratie. Il faut savoir quel type de rapports devrons nous développer avec les anciennes puissances coloniales, il est inacceptable que le choix de nos dirigeants soit fait par elles.