Pratiques sportives

Publié le 24 décembre 2010 par Jfa

Nous discutions un soir dernier, lors d’une pré-dégustation de mes “rhums arrangés”, entre judokas (tes) et ex-judoka (tes), sur l’intérêt éducatif de la pratique de sports de combat lorsque je me suis souvenu avoir commis, au tout début des années 80, ayant éprouvé le besoin de reprendre quelques études, un mémoire de DEA sur la sociologie des pratiques sportives.

Si les choses ont un peu changé depuis avec l’extension du professionnalisme, il me semble qu’elles n’ont pas fondamentalement évolué.

J’avais identifié un certain nombre de variables permettant de catégoriser à peu près toutes les pratiques sportives et que j’avais nommé: la dépense d’énergie, la proximité, la répétition et le vertige. On dépense plus d’énergie dans une épreuve de cyclisme que pour un 100 m en athlétisme. Deux lutteurs ou deux boxeurs sont plus au contact les uns des autres que deux tennismens, des joueurs de volley-ball sont plus distants de leurs adversaires que des joueurs de hand-ball. Une course de 10 000 m est plus monotone au niveau gestuel qu’un match de foot-ball. Enfin, des activités plus modernes comme le surf ou le parapente amènent une part de vertige infiniment supérieure à celles de joueurs de Volley-ball.

Mais ces variables se retrouvaient à l’intérieur même de chaque grande famille d’activités sportives. Des pratiquants d’Aïkido sont plus éloignés que des lutteurs, des sprinters dépensent moins d’énergie que des coureurs de fond ou demi-fond, le cyclisme sur route est plus monotone que celui du VTT et le surf est plus “vertigineux” que le skate-board, en athlétisme, le saut à la perche comporte aussi plus de vertige qu’un lancer de poids ou de marteau. 

J’avais croisé ces variables avec les CSP (catégories socio-professionnelles) des pratiquants et m’était aperçu que plus la dépense d’énergie était importante, plus les activités étaient monotones, plus le contact entre les pratiquants était étroit et plus les pratiquants étaient, significativement, de CSP bas. Etat de chose qui a changé avec le développement, ces trente dernières années, des Iron-man et autres marathons et semi-marathons urbains. Les activités à vertige étant, toujours significativement (et non absolument) réservées à des couches sociales plus diplômées.

On retrouvait, à l’époque, les mêmes phénomènes dans le rugby, les premières et deuxièmes lignes étant le plus soivent des paysans ou ouvriers, les lignes arrières bénéficiant, le pus souvent de statuts sociaux plus favorisés.

Les choses ayant sensiblement évolué, je serai curieux de voir ce que donnerait une étude sérieuse sur le même objet aujourd’hui.

- “Côte d’Ivoire : l’ONU a recensé 173 morts en cinq jours”, Le Monde.

- “Les liens entre Nicolas Sarkozy et les laboratoires Servier”, Le Monde.