A quoi sert notre soi-disant modernité, si 20 cm de neige paralyse la vieille Europe ?

Publié le 25 décembre 2010 par Frédéric Duval-Levesque

Témoignage de Jacques P.

Samedi matin 18/12, 10 heures, aéroport de Nice en salle d’embarquement : la Lufthansa nous prévient aimablement que le vol pour Francfort (départ prévu 10 h 40) est annulé. Samedi après-midi, 16 heures, aéroport de Nice : après six heures de queue debout, sans manger (mais avec 25 cl d’eau fraîche distribuée il est vrai avec beaucoup d’amour), on m’informe que mon vol est repoussé au lendemain à 7 heures du matin.

Personne ne m’offre ni logement, ni repas. Naufragés, apprenez à nager tout seuls ! Mais au bout du compte, je suis plutôt content de cette journée de vacances passée à l’aéroport. Cela m’a permis de vérifier que ce lieu emblématique de notre société en concentre les pires travers : individualisme total, sécurisation policière paranoïaque, mercantilisme du luxe le plus inutile (on a le temps de s’acheter au moins trois Rolex).

Et toute cette modernité technologique réduit à néant par 40 centimètres de neige tombés à l’autre bout de l’Europe. Dans ce monde où triomphe l’information en temps réel, plus moyen d’avoir un renseignement fiable des heures durant, plus moyen d’avoir quelque chose à se mettre sous la dent, plus moyen de trouver un lit pour dormir.

Ici, en Russie où je suis finalement parvenu, il y a 60 cm de neige, mais tout fonctionne normalement. Tout est technologiquement plutôt ringard , mais tout roule.”