Aujourd’hui en Côte d’Ivoire : Que veulent l’Occident, l’Union Européenne et l’Onu ?

Publié le 28 décembre 2010 par 237online @237online

Écrit par Dikalo   

Mardi, 28 Décembre 2010 11:24

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Quoique non entièrement défait, le Bureau du Comité Directeur de l'UPC a clairement indiqué la position des upécistes et de notre parti sur les tenants et les aboutissants de la grave situation qui venait d'être ainsi créée en Côte d'Ivoire. Et, au fil des mois, nous avons répété notre position de principe, étant donné que ce que nous avons pressenti dès octobre 2002 ne faisait que se confirmer.

Aujourd'hui, en décembre 2010, trois types de questions essentielles se posent en Côte d'Ivoire. Elles demandent des réponses claires, et une prise de position nette, ferme et africaine, de la part de tout patriote, démocrate ou simplement partisan du droit en Afrique. Le premier type de questions a trait au droit, et se résume dans l'interrogation suivante : « malgré tout ça, qui donc a gagné les élections du 28 novembre 2010 ? Laurent Gbagbo ou Ouattara ? Et qui est donc désormais le président légal du pays ? ».

En second lieu, plusieurs questions touchant aux évènements politiques en cours peuvent se résumer comme suit : « quelle est la signification profonde et le contenu politique de tout ce qui se passe depuis 10 ans en Côte d'Ivoire, et qui a seulement atteint une sorte de sommet après l'élection présidentielle du 28 novembre 2010 ? ». Parce qu'il ne faut pas se laisser distraire par des histoires abracadabrantes que les forces de l'Axe du Mal racontent à longueur de journée dans leurs médias en tous genres. Ce qui revêt désormais les habits d'une crise électorale n'est en réalité que la continuation des tentatives conjuguées des ennemis héréditaires, traditionnels et séculaires de l'Afrique, qui agissent en chefs d'orchestres de rebelles ivoiriens de naissance et leurs complices tapies dans l'ombre aux frontières de la ôte d'Ivoire, dans le but ultime de subjuguer cette terre africaine.

Le troisième type de questions essentielles, sur lequel nos frères et sœurs de Côte d'Ivoire insistent désormais avec raison, renvoient au développement, à une échelle nouvelle, de la part des rebelles, de tendances en actes, qui autorisent à dire que, si rien n'est fait contre ces actes, un génocide se prépare en Côte d'Ivoire. Une tentative de génocide est en préparation dans le pays, de la part des rebelles soutenus par la prétendue « communauté internationale » autoproclamée et réduite à une poignée de pays mondialement connus depuis longtemps comme ayant été, étant encore et fiers d'être demain des pays négriers.

Qui a gagné les élections présidentielles ?

Des informations de toutes sortes sont diffusées par les journaux, les radios et les télés en tous genres. Plusieurs de ces médias, parce que contrôlés par l'Axe du Mal dont le mépris de l'Afrique et des Africains depuis au moins 6 siècles est mondialement connu, répètent comme « La Voix de son Maître », que M. Ouattara a gagné. Bien. Mais sur quoi fondent-ils leur conviction et ce qu'ils diffusent ? Sur ce que le Président de la Commission Electorale Indépendante (CEI), a déclaré à l'hôtel du Golf, PC de campagne du candidat Ouattara et de son ami Guillaume Sorro, sous la protection des baïonnettes des soldats de l'ONU. Autrement dit, ce n'est pas du tout parce que tous ces gens là ont fait le tour des bureaux de vote dans les milliers de communes de Côte d'Ivoire. Ils n'ont même pas vu les milliers de procès-verbaux établis dans ces milliers de bureaux de vote. Cela, c'est un fait indiscutable.

Eh bien, nous non plus, nous n'avons pas, depuis le Kamerun et ailleurs en Afrique, parcouru les bureaux de vote dans les communes ivoiriennes ; nous n'avons pas eu accès aux procès-verbaux de tous ces bureaux. Alors, tous, eux comme nous, nous sommes conduits, pour trancher la question décisive, à admettre les résultats donnés et proclamés par ceux et celles qui, en Côte d'Ivoire même, ont qualité et pouvoir de donner ces résultats en conformité avec la loi de la République de Côte d'Ivoire. Telle est la vérité. Elle est unique et donc il n'y en a pas d'autre.

Or donc, la Loi Suprême de la Côte d'Ivoire, c'est-à-dire la Constitution du pays dit la chose suivante : après que la CEI ait organisé le scrutin, rassemblé les procès-verbaux de partout, et compté les voix selon son propre Règlement Intérieur, elle transmet tout ça au Conseil Constitutionnel de Côte d'Ivoire, non pas au Conseil de Sécurité de l'ONU , ni au Conseil de l'Union Européenne, ni au Conseil de Sécurité de l'Union Africaine, ni non plus à un quelconque Conseil de l'UMOA, de la CEDEAO, etc, etc, et encore etc. Et, selon la Constitution de Côte d'Ivoire, Loi Suprême du pays, c'est le Conseil Constitutionnel et lui seul qui est juge d'un éventuel contentieux électoral et qui, après avoir jugé les requêtes éventuelles, proclame les résultats définitifs des élections. C'est ce que dit la Constitution, en précisant que les décisions du Conseil Constitutionnel en la matière sont sans appel. Point final. Le Conseil Constitutionnel de Côte d'Ivoire a proclamé Laurent Gbagbo président, en conformité avec la loi. Par conséquent, qu'on aime ou qu'on n'aime pas ce monsieur, c'est Laurent Gbagbo qui est pour cinq ans, président légal de la République de Côte d'Ivoire, pour la période 2010-2015.

C'est maintenant qu'on comprend encore mieux pourquoi le Secrétaire Général de l'ONU, par l'intermédiaire de son envoyé Choi, pressait mordicus pour que la CEI publie au plus vite des résultats même non encore consolidés. C'est qu'il fallait créer les conditions pour tenter de semer la confusion. Car ces gens là savaient, avec tous les moyens dont ils disposent, que le scrutin avait été émaillé de nombreuses irrégularités graves dans les régions du Nord du pays. Et que nécessairement, le Conseil Constitutionnel serait saisi pour statuer dessus. Ils savaient que la haute juridiction serait peut-être amenée à annuler au moins certains votes. Comme cela avait d'ailleurs été fait au premier tour, par la CEI elle-même, à propos de tous les votes des ivoiriens de France, pour le seul motif que des bagarres avaient eu lieu dans un bureau de la région parisienne, un seul bureau ! A plus forte pour des régions entières du Nord du pays ! Mais l'intérêt de faire publier à la va vite des résultats par la CEI, c'était qu'ensuite, on s'en servirait pour dire aux bons peuples d'Afrique et de partout, que seuls les résultats de la CEI étaient les bons. Et ainsi, le tour serait joué. Mais ça n'a pas tout à fait marché comme prévu.

Les questions de fond politiques

Mais par delà cette importante question de droit, il y a l'ensemble des questions politiques fondamentales qui peuvent se résumer comme ceci : que se passe-t-il réellement en Côte d'Ivoire depuis 2000 et quels sont vraiment les enjeux de la bataille ? Je m'en vais vous en parler brièvement.

Ce qui se passe, c'est que le néo-colonialisme occidental, français en tête, toujours aussi raciste et cynique, aussi mesquin et négrier, refuse obstinément que l'Afrique , les pays africains, puissent décider eux-mêmes de leur présent et de leur avenir. Usant de la ruse, du mensonge et de la force, tour à tour ou le tout en même temps, l'Occident a réussi à décider de notre passé pendant au moins 6 siècles : traite négrière, colonialisme direct et sauvage, puis colonialisme indirect ou néo-colonialisme, depuis 50 ans, avec la complicité de colons à la

peau noire. Et ils veulent continuer cela encore des siècles. Ils viennent même nous insulter chez nous, comme à Dakar, devant une assemblée d'universitaires africains, soi-disant que nous n'avons jamais été des êtres et des sociétés historiques, exactement comme le racontait une de leurs idoles racistes et tarées, Hegel. Quand nous parlons ici d'Occident, nous entendons les groupes maffieux qui gouvernent ces pays, et nous distinguons soigneusement ces maffias et les masses des peuples. Car, tout patriote africain sans exception, partout à travers notre continent, sait que nous sommes prêts à coopérer avec tous les peuples du monde qui sont aussi disposés à coopérer avec l'Afrique. Mais s'agissant des maffias négrières, colonialistes et racistes qui ont fait du mépris des Africains leur credo central, l'Afrique, et spécialement les nouvelles générations, l'Afrique donc du millénaire qui commence, leur dit clairement : 6 siècles et plus, ça suffit !

Alors, il y a que, en terre africaine de Côte d'Ivoire, des patriotes se sont levés, ils se sont organisés, et ils ont réussi à convaincre nos frères et sœurs ivoiriens que l'un des leurs, nommé Laurent Gbagbo, était quelqu'un qui pouvait prendre la tête de la longue marche populaire vers la lumière, vers plus de liberté, vers la souveraineté, vers la démocratie, vers le mieux vivre, vers l'unité africaine bref, vers la dignité. Et le peuple a dit « d'accord », et il a donné ses voix à Gbagbo et à son équipe qu'il a formée.

Immédiatement, l'Occident maffieux, la maffia française en tête, a monté des complots pour renverser Gbagbo. Car Laurent Gbagbo et ses amis, trop récalcitrants, trop entêtés, c'est le mauvais exemple qui risque de faire tâche d'huile. Comme Um Nyobe et ses camarades de l'UPC au Kamerun en 1950-60 ; comme Patrice Lumumba et ses camarades du Mouvement National Congolais (MNC) au Congo en 1960-61. Pour les néocolonialistes français, il s'agit d'éviter à tout prix, que l'exemple ivoirien avec Gbagbo, le FPI et tous ceux qui croient en cette expérience, ne tente des gens dans d'autres pays africains. C'est pour cela que la maffia colonialiste française se battra jusqu'au bout pour empêcher Gbagbo et les patriotes ivoiriens de réussir. Il y va de l'avenir de la France impérialiste en tant qu'elle a un statut de puissance de rang mondial. Mais comme il y va aussi de l'avenir de l'Afrique toute entière, sans exception, c'est la raison pour laquelle tous les peuples africains sans exception, particulièrement la jeunesse de tout le continent, doivent aussi bien saisir les enjeux, et être au coude à coude avec la Côte d'Ivoire.

Entre Gbagbo et Ouattara, il n'y a pas match, aux yeux des patriotes et de la jeunesse d'Afrique. Le premier a passé sa vie à lutter, pendant trente ans, pour la souveraineté de la Côte d'Ivoire, pour la démocratie contre le parti unique, pour le bien-être du peuple ivoirien. Le second lui, a passé le plus clair de son temps, à se faire dresser et formater par l'Occident au FMI à Washington. Et il ne faut pas oublier que M. Ouattara était Directeur/Afrique du FMI quand ce fonds imposait ses Plans d'Ajustement Structurels (PAS) à tous les pays africains sans exception dans les années 1980-1990 et au-delà.

Guerre civile et génocide en perspective

La détermination de la maffia colonialiste qui dirige la France est telle, qu'il ne peut faire aucun doute que la France officielle ne reculera devant rien, pas même devant le spectre d'une guerre civile en Côte d'Ivoire, dans sa lutte contre la souveraineté de la Côte d'Ivoire. Car si elle réussit son coup, cela risque d'assommer pour un moment ceux qui luttent en Afrique. Tandis que si elle perd, le mauvais exemple ivoirien risque fort de se répandre dans toutes les néo-colonies françaises. Tel est encore l'enjeu. Nous avons une petite expérience du colonialisme français. Quand ces gens là commencent à demander à leurs ressortissants de quitter la Côte d'Ivoire, c'est que les plans d'agression sont déjà prêts à l'Etat-Major des armées à Paris. Donc l'Afrique doit s'attendre à une agression militaire qui, en réalité, a déjà commencé avec le refus de l'ONU, sans précédent dans les annales historiques, de retirer ses troupes de la Côte d'Ivoire malgré la demande expresse du gouvernement légal du pays. Le nouveau coup à la Lumumba est prêt.

Mais il y a plus encore. L'Occident soutient les rebelles dans un nouveau mauvais coup. Nos frères et sœurs ivoiriens insistent sur ce mauvais coup et ils ont parfaitement raison. Les derniers développements violents de la part des rebelles, contre des ivoiriens dont le seul crime est, soit d'être de la même ethnie ou région que Laurent Gbagbo, soit simplement partisan de Gbagbo, autorisent à penser que le risque d'un génocide est réel aujourd'hui en Côte d'Ivoire si, par malheur, l'Afrique fait encore semblant de ne pas voir ce risque sous le prétexte fallacieux que, « attention, il ne faut quand même pas exagérer ; nous n'en sommes pas encore là, etc, etc ». Ce genre de réaction suggère qu'il faut attendre qu'on en soit arrivé là, avant de tirer la sonnette d'alarme. Mais on sait qu'alors, il est trop tard.

Aujourd'hui, une radio joue d'ores et déjà le rôle de la « Radio des mille collines » hier au Rwanda : c'est la radio ONUCI/FM, la radio de la fameuse Mission de l'ONU en Côte d'Ivoire.

C'est pourquoi, devant ce double risque de guerre civile et de génocide que l'Occident fait semblant, dans son hypocrisie habituelle, de ne pas voir, la Jeunesse de tout le Continent et l'ensemble de tous les patriotes africains, avec en tête les militants révolutionnaires qui se reconnaissent toujours dans le programme historique du Panafricanisme Révolutionnaire, doivent se mettre en mouvement en vue de barrer la route aux plans diaboliques du néo-colonialisme et à la réaction, en Côte d'Ivoire comme partout ailleurs à travers le Continent. Nous devons nous attendre à lutter longtemps. Car aujourd'hui n'est qu'un début et il nous faudra certainement recommencer plusieurs fois encore. Il nous faudra beaucoup de détermination et de persévérance pour la Côte d'Ivoire. C'est cela et cela seul qui nous rendra dignes de Ruben Um Nyobe, Félix Roland Moumié, Ernest Ouandié, Osagyefo Kwame Nkrumah, Patrice Lumumba, Amilcar Cabral, Agostinho Neto, Cheickh Anta Diop, Osende Afana, Eduardo Mondlane, Thomas Sankara
etc, etc.

Vive la Côte d'Ivoire libre ! Vive la Côte d'Ivoire libre et souveraine, dans une Afrique Unie ! Vive les Etats-Unis d'Afrique ! UNE AUTRE AFRIQUE EST POSSIBLE !

Moukoko Priso

Secrétaire Général de l'UPC