Umar TIMOL.

Par Ananda

TEXTE.

ce qui m’émeut

ce n’est pas tant

la beauté,

presque désemparée de vos yeux,

ni vos lèvres qui

rachètent tous mes blasphèmes

ni votre âme,

parée du rituel des fièvres

ni votre

humour fantasque

qui disculpe

l’audacieuse tristesse

ni encore

cette intelligence gracile

au confluent

des continents du savoir

ni les promesses

de ces mains qui dorlotent

un cœur

trop ébloui

par la nuit

ni la traversée

de mes plaies

dans vos veines

ni le don de

vos sens

à un mécréant

ni les vertus

de votre dénuement

ni encore

parce que vous

êtes

la mère de mes enfances

mais

abolissons

donc les cadastres

de l’usage poétique

j’ai

depuis longtemps

épuisé

toutes les métaphores

abolissons donc

le langage

les mots et le silence

abolissons

les vantardises

de

la parole écarlate

car ce qui m’émeut

c’est

que je vous aime