Président Bongo ou Président Bingo !

Publié le 30 décembre 2010 par Gezale
Je me demande si je vais trouver le sommeil ce soir. Voilà que le journal espagnol El Païs nous apprend que le président Omar Bongo, décédé, numéro un gabonais pendant quelques décennies, a su tirer un profit personnel de prêts de la BEAC à son pays. Il n'aurait pas été le seul à se faire un peu d'argent de poche. Si près de 30 millions d'euros auraient été détournés de la Banque des Etats d'Afrique centrale (BEAC) à son profit par le défunt président gabonais Omar Bongo, d'autres en auraient aussi profité dont des partis politiques français.
Cette information a été donnée quatre jours après la mort d'Omar Bongo, en juin 2009, par un haut fonctionnaire de la BEAC à un diplomate de l'ambassade américaine au Cameroun, précise le journal espagnol. Selon la même source, « les dirigeants gabonais ont utilisé les fonds détournés pour leur enrichissement personnel et, suivant les instructions de Bongo, ont remis une partie de l'argent à des partis politiques français, y compris en soutien au président Nicolas Sarkozy». L'argent aurait profité « aux deux camps, mais surtout à droite, en particulier à l'ancien président français Jacques Chirac; mais aussi Sarkozy». « Bongo était le président africain préféré de la France », a ajouté cette source.
Le site du Monde indique aujourd'hui pourquoi le grand quotidien du soir a choisi de ne pas publier ce télégramme de l'ambassadrice américaine : « Elle n'avait pas elle-même l'assurance de la véracité de ces informations. » On comprend bien ces scrupules de diplomate. Mais le Monde assure qu'il a lancé ses limiers sur l'affaire qui, si elle était avérée, confirmerait les liens solides unissant notre pays et l'Afrique francophone. Des liens très intéressés au demeurant.
J'ose à peine croire que le parti socialiste a bénéficié des largesses du président Bingo. Encore que…j'ai le souvenir personnel d'un vif débat opposant les membres du CAG (Comité d'Action de Gauche auquel j'appartenais) à un hiérarque socialiste local dans les années soixante-dix. Fallait-il ou non accepter un chèque de la Compagnie générale des eaux pour financer une campagne municipale lovérienne ? De mon point de vue et de celui de mes camarades du CAG, il ne fallait pas. Ce hiérarque était d'un avis contraire. Comme quoi…