Singe et changement

Publié le 31 décembre 2010 par Christophefaurie
Un de mes collègues écrivains du changement décrit une expérience édifiante :
Collectivité de singes. On accroche une banane au plafond. Quand un singe veut la décrocher, il reçoit une décharge électrique. Rapidement plus personne n’osera toucher à la banane. Même si elle n’est plus électrifiée. La communauté en aura fait un fruit défendu, et empêchera son approche. Cette loi sera transmise aux générations suivantes.
Enseignement ? Nous sommes tous des singes rétrogrades et ridicules.
Je crois au contraire que nous avons été des singes innovants.
Mon billet sur les retraites américaines en donne un exemple. Aux USA, la faillite n’est plus une honte, mais une technique de management ; les retraites sont devenues des dettes secondaires. L’innovation a consisté à remettre en cause les règles de la morale. Et que s’est-il passé ? Rien.
Notre histoire récente n’a été que cela. On a découvert que le singe innovant loin d’être électrocuté était récompensé. Car, lorsque la communauté est occupée à faire tenir les piliers sociaux, il est aisé de lui faire les poches.
Mais, à long terme, elle peut réagir de 2 façons. 
  1. Le singe fait des émules, grande vague d’innovation, l’édifice s’effondre. 
  2. La communauté découvre la nécessité de ses principes fondateurs, réagit et déclenche le feu divin qui ramène l’innovateur dans le rang. Grâce à lui, on aura dépoussiéré les dits principes. Peut-être seront-ils devenus plus efficaces ?
Compléments :
  • Serait-ce comme cela que s’y prend le virus ? Loin d’attaquer une de nos faiblesses, il s’en prend au contraire à un de nos principes vitaux si fondamental que le corps a oublié qu’il existait ? Mais le virus serait un moteur de changement : ce qui ne tue pas renforce ?