J.R. WARD - Lover Eternal (tome 2) : 8,5/10

Par Eden2010

J.R. WARD – LOVER ETERNAL (T2 de la série) : 8,5/10

Lover eternal (l’amant éternel en VF), deuxième tome de la série de la Black Dagger Brotherhood (confrérie de la dague noire en VF) est centré sur le personnage de Rhage.

Pour simple petit rappel, la Black Dagger Brotherhood, ce sont des vampires-guerriers dont la mission est de protéger leur race contre les terribles lessers, tueurs organisés et dangereux. La guerre entre les uns et les autres fait rage et les lessers s’attaquent maintenant directement aux « frères » - car sans eux, les vampires « civils » seront sans défense.

Les humains, eux, n’ont pas vraiment leur place dans cet univers sombre et ignorent tout de l’existence même de ce monde parallèle.

Le premier tome (Dark Lover, voir mon commentaire) nous initiait aux règles de ce monde et tournait autour du personnage de Wrath, le seul vampire au sang pur encore vivant.

Ce deuxième tome nous replonge dans ce monde aux cotés de Rhage et reprend là où « Dark Lover » nous avait laissés, peu après l’accession au trône de Wrath. Et encore une fois, je n’ai pas pu m’arrêter, tournant les pages à une vitesse folle.

Nous suivons donc l’histoire à travers Rhage et sa vie au sein de la confrérie. On pouvait s’attendre à un caractère un peu trop lisse, mais on s’aperçoit rapidement qu’il porte en lui une profonde souffrance, un poids plus lourd qu’on ne se l’imaginait.

Rhage est le plus séduisant des « frères », qui le surnomment d’ailleurs « Hollywood ». Sa beauté est extraordinaire, il ressemble à une star du grand écran et il en profite sans gêne et change de femme chaque soir. Lorsqu’il entre dans une pièce, tous les membres du sexe opposé sont à ses pieds, ses yeux brillent sous ses cheveux blonds, son visage est parfait, et pourtant il véhicule une forte virilité, ne serait-ce qu’en raison de son physique de guerrier. Bref, il a l’apparence de l’homme parfait. Ses exploits et conquêtes sont légendaires

Mais contrairement à ce que tous pensent, Rhage n’est pas un séducteur. Il n’aime pas jouer avec les femmes. C’est plutôt l’inverse, puisqu’il est contraint d’agir de la sorte !

Sa beauté n’est pas en cause. Ce qui le pousse, c’est la bête, au sens propre du terme, qui dort en lui : il y a un siècle de cela, il a été châtié par la Scribe Virgin (la force supérieure qui veille sur les vampires) et doit vivre avec une terrible bête enfouie dans son corps : dès qu’il perd le contrôle de ses émotions, elle sort, féroce, invincible, tuant tout ce qui l’entoure, amis ou ennemis, sans distinction. Cette bête qui sommeille en lui ne peut être maîtrisée ni contrôlée et le laisse toujours à bout de force une fois qu’elle s’est calmée.

Et c’est pour la maîtriser qu’il doit combattre, s’épuiser sans cesse, que ce soit dans la violence ou dans les relations avec les femmes, qui deviennent donc simplement des outils pour lui. C’est ainsi depuis plus de cent ans. Et cela sera encore ainsi pendant près d'un siècle de plus.

Un jour, la confrérie est contactée par une vampire « civile », Bella, dont la voisine humaine, Mary, a fait la connaissance d’un jeune garçon plutôt frêle que Bella reconnaît comme étant l’un des leurs. Elle l’amène donc, en compagnie de Mary, au manoir de la confrérie – où Rhage fait la connaissance de cette humaine.

Mary est une femme quelconque, ni très belle, ni très laide. Et si elle a la trentaine, sa vie n’a été que combat : d’abord elle a soigné sa mère, morte après une longue maladie, puis elle-même a vaincu une leucémie – bien qu’elle craint que la maladie ne soit de retour …

A la surprise générale, Rhage s’éprend de Mary, qui est si loin des femmes magnifiques dont il s’entoure habituellement. Mary elle-même ne parvient pas à le croire. Comment un homme aussi beau et séduisant pourrait-il s’intéresser à elle, la fille quelconque ?

Et pourtant, Rhage ne la laissera plus, la poursuivra, affrontera même ses propres frères pour la protéger. Il devra également avouer à Mary ce qu’il est, car cette femme ignore tout du monde de la nuit.

Une histoire d’amour étrange qui nous fait comprendre que la vie de Rhage est bien différente de ce qu’on pouvaitpenser. Loin d’être superficiel, loin de mépriser les femmes, c’est lui-même qu’il haït. Comment peut-il alors, lui, tomber amoureux ?

Le pire dans tout cela est l’effet que Mary a sur lui – sa bête devient incontrôlable lorsqu’il est près d’elle. Tout en étant totalement épris d’elle, ne pouvant s’éloigner, il ne peut pas l’approcher non plus ! Une contradiction terrible, mal comprise par la jeune femme qui croit que Rhage n’est pas attiré par elle.

C’est encore une fois un livre sombre. Un livre qui nous plonge dans la souffrance et la violence de la confrérie, car parallèlement à l’histoire de Rhage et Mary, la société des lessers ne laisse aucun répit aux frères et les vampires sont sur le qui-vive. Désormais les lessers enlèvent des vampires civils afin de recueillir, au besoin sous la torture, des renseignements sur les frères.

Encore une fois je n’ai pas pu lâcher ce livre et je l’ai dévoré d’une traite, oubliant la nuit noire qui m’observait à travers la fenêtre.

Si l’histoire est aussi enivrante que celle du premier tome, je pense néanmoins que l’approchement entre Rhage et Mary et particulièrement leurs relations intimes constantes étaient trop longues. On aurait pu raccourcir notamment les scènes d’amour – je sais, indispensables et parfaitement bien insérée dans l’histoire, aucun doute là-dessus. Mais des chapitres et des chapitres ? On avait compris après deux nuits, voire trois. C’était un tantinet trop. Mais cela n’enlève rien à l’histoire qui est parfaitement bien travaillé, cohérente et ne manque de nous projeter auprès des caractères de plus en plus profonds.

Le fait est que l’intrigue de ce livre - et plus globalement de cette série - se construit adroitement autour des axes classiques de l'UF, tout en ajoutant une ambiance presque gothique. L’univers de la confrérie, si obscur, aux règles si précises, aux traditions si anciennes est à couper le souffle et ce deuxième tome ne fait pas exception à la règle. Je l’ai adoré, malgré mon petit bémol !

Et je me suis jetée avec impatience sur le tome trois (Lover awakened (l’amant furieux en VF)) – qui nous plongera dans le monde désespéré de Zsadist !

Zsadist – oui, ce personnage m’intrigue depuis le début et dans ce deuxième tome il est déjà mis un peu en avant. Quelle souffrance, quelle haine ! J’ai hâte de lire la suite ! Z, qui est « non pas brisé mais détruit », d’après son frère jumeau ! Voyons voir s’il a raison ???

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