William Burroughs, une sacré santé !

Par Benard
William Burroughs

 mercredi 5 janvier 2011, parArnaud Viviant

“Le porte-lame” est un petit livre mordant de William Burroughs, écrit en 1974, sur le système de santé déglingué des Etats-Unis. Même pas une ride !

On commence l’année avec un chef-d’œuvre du Rimbaud américain, voyant pathogène, William Burroughs. « Le porte-lame » (en V.O. « The Blade Runner », mais rien à voir avec le film) est un court roman écrit en 1974, inédit jusqu’à ce jour en français, se situant en 2014. C’est une parabole sarcastique sur le système de santé américain, où Burroughs imagine que, dans un New York devenu « une Venise souterraine  », le métro désaffecté s’étant empli d’eau infestée d’alligators et de serpents, la ville soit devenue une capitale de la médecine parallèle dans une Amérique où les classes moyennes n’ont plus les moyens de se faire soigner.

« La surpopulation a conduit à un contrôle croissant des citoyens par le gouvernement, non pas sur le modèle à l’ancienne de l’oppression et de la terreur typique des états policiers, mais en termes d’emploi, de crédit, de logement, de pension de retraite et de couverture médicale : des services qui peuvent être suspendus. Ces services sont informatisés. Sans numéro, pas de prestations ». C’est beau comme du Mélenchon au scalpel ! Et Burroughs continue : « Cela n’a toutefois pas produit les modules humains standardisés et décervelés postulés par les prophètes linéaires tels que George Orwell  ». Et pan sur la tranche de « 1984 » en 1974 ! « Au lieu de quoi un important pourcentage de la population a été forcé de passer dans la clandestinité. Personne ne sait la valeur exacte de ce pourcentage. Ces gens sont innombrables parce que non numérotés  ».

Lire la suite : http://www.lesinfluences.fr/spip.php?page=article&id_article=1067


William Burroughs, “Le porte-lame”, éditions Tristram, 89 pages, 14 euros.