L'hiver, ou quand les arbres sont en bois.

Publié le 21 décembre 2007 par Monsieur L'Adulte


L’ours en moi réclame l’hibernation à chaque maudit matin, d’autant plus que la nuit s’étire maintenant jusqu’à ce que mon cadran s’égosille de grises nouvelles radio-canadesques. Je ne sais pas vous, mais pour mon tit métabolisme de grizzly en attente de vacances, le besoin de dormance se fait de plus en plus insistant. Tellement que je passe la majeure partie de mes matins dans un état de léthargie semi comateuse et/ou accessoirement à faire la moue. Mon humeur boréale fluctue entre l’hébètement somnolent et la gueule de bois généralisée. En fait j’émerge de mon hostile engourdissement seulement vers 11h00, mes réveils périodiques étant expliqués par le ventre qui grogne d'insatisfaction. En tant que mammifère à tendance sociale, je me dois de répondre à une attitude standard culturellement véhiculé. Alors vous pensez bien que la pression sociale, rabrouant l’idée que je puisse emmagasiner des réserves de graisse qui me permettrait de produire un minimum de chaleur pendant tout l'hiver sans manger, a eu raison de ma préparation corporelle: je n'ai pas pu engraisser comme je l'entendais. Injustement, un consensus catégorise les gens qui s’empiffrent durant tout l’été afin d’hiberner une fois la neige tombée de schizo-affectifs présentant des troubles sévères de santé mentale. Diagnostic tout a fait injustifié, non mais, laissons donc hiberner qui veut. Évidemment, je tâche de ne pas trop éveiller les soupçons face à ma double identité d’homme ours pour ne pas périr étouffé sous une avalanche de prescriptions de psychorégulateurs stabilisants d’humeur. Je vis l’hiver de force, malgré ma nature anti-polaire. L’hivernage n’est accordé qu’aux ours ayant vendus leur peau avant d’être tués, simonac.