Valerio Manfredi – L'Empire des Dragons

Par Pikkendorff

Un voyage, un cours d’histoire, un conte, un film d’action.

IIIème siècle de notre ère, l’Empire Romain n’est pas au mieux : guerre civile, peste, armée errantes, monnaie dévaluée.  Rompant le pacte, les Perses agressent l’Empire aboutissant à la capture de l’Empereur Valérien.  Son fils Gallien lui succédera et l’histoire écrite par Constantin ne lui a pas laissé la bonne part.(en savoir plus).

Sur les pas d’Alexandre et des Séleucides qui fondèrent la Bactriane (en savoir plus)  six siècles plus tôt, Marcus Mettelus et ses compagnons poussés par les évènements mettent pied en Chine au moment de la période agitée dite des Trois Royaumes lorsque les Royaume des Wei, des Shu et des Wu s'affrontèrent pour la domination de la Chine.(en savoir plus).  S’ensuit des péripéties et des rencontres qui, sous la plume de Valerio Manfredi et grâce à la traduction de Claire Bonnefous, vous tiendront en haleine tant par l’intérêt historique que par l’aventure romanesque de ces personnages hauts en couleurs.

Saluons Valerio Manfredi, italien et spécialiste de l’antiquité, exposant clairement sur trois pages l’état de la recherche historique, séparant les données historiques de la fiction et nous permettant de nous plonger dans ce qui et reste un roman avec de fermes racines historiques sur les mœurs, les armes, les tactiques, la géopolitique…et le commerce, cet oublié des manuels scolaires.

Des recherches historiques récentes ouvrent des interrogations sur la rencontre possible entre l’Empire Romain et l’Empire du Milieu.  En effet l’Empire Perse de Châpûhr 1er de la dynastie des Sassanides contrôle la route de la soie et ses revenus substantiels.  Deux siècles auparavant, Tibère tempêtait déjà contre ces importations nourrissant les irréductibles ennemis de Rome. Empêcher une relation directe entre la Chine et l’Empire Romain est pour les Perses de la toute première importance.

Un roman interculturel qui en fera plus pour faire croître le respect des cultures que bien des militantismes souvent aveugles.

Merci Valerio Manfredi.  Merci Claire Bonnefous.

    

Plon, Traduit de l’italien par Claire Bonnefous (Impero dei Draghi, 2005), 2006, 353 pages, 21€,