Racines : why not

Publié le 06 décembre 2007 par Chrisos

Racines, marchands de vins, bar (Pierre Jancou)
8, passage des Panoramas, 75002 Paris.
Tél. : 01 40 13 6 41. Site Web.

Ouvert cet automne, Racines a eu droit à une bonne promotion. Les Restos (il me semble que c’est une planche de salaisons, pas de saison), L’Internaute, Food Intelligence, nous apprennent que Pierre Jancou tenait la Crèmerie, avant. François Régis Gaudry, de l’Express, en dit du bien, mais pas que (ah, sacré Ewen)… Caroline Mignot est, une fois de plus, fan, tout comme Jérôme, qui en a déjà fait sa cantine. Bien entendu, le FigaroScope a été un des premiers à en parler (2 coeurs, fin octobre). François Simon y est repassé (comment a-t-il payé sa salade Passard à 8€?). C’est une adresse de militants : vin biologique, Vins Naturels… Le problème des militants, c’est qu’ils sont parfois aveuglés par leurs dogmes.

Tant d’amis et de name dropping, pas surprenant que le Fooding leur ait décerné un prix. J’avais réservé pour deux, la veille, sans problème. Arrivé en vélo avec un peu de retard, je retrouve Monica, qui parcourt les bouteilles exposées. On nous a attribué la première table (pour 4) à droite en entrant (”la” bonne table selon le FigaroScope…).

C’est un jeune serveur (Ewen?) qui nous accueille, et nous propose quelque chose de sucré pour commencer. Le problème, c’est qu’il parle à tout le monde comme si c’étaient des grands connaisseurs, et que ça peut être saoulant. Je ne sais donc pas ce que nous avons bu (5€ le verre), mais c’était en effet très doux, trop même, et rosé (vallée de la Loire?)…

Ensuite, pour le choix de la bouteille, je précise que je ne suis pas Bordeaux (ça tombe bien, eux non plus), Monica veut quelque chose de puissant. Il nous propose donc un italien du nord. Piémont? Non, plus à l’est… Ah, je ne connais pas, mais pourquoi pas. Bizarre, sur la bouteille, un caractère slave : Čotar 1999, Terra Rossa (37€+8€=45€). C’est écrit en slovène, mais c’est italien… Je ne suis pas forcément expert en vin, mais en géographie je suis un peu plus calé. Il vient de nous refiler un vin slovène, en le faisant passer pour italien??? Surprenant! Bon, ce vin était bon, très agréable, pas si puissant que ça, j’ai trouvé quelques ressemblance avec quelques bons vins rouge du haut Vaucluse (régions un peu fraiches). Il faut faire confiance aux gens qui ont l’air de s’y connaitre. Drôle de façon de faire, mais au moins je peux enfin dire que je connais les vins slovènes (enfin, un vin slovène). Là où ça fâche, c’est au niveau du prix : 37€ la bouteille + 8€ de droit de bouchon., alors qu’on le trouve à 20,5€ sur un site slovène… Certes, ce ne sont pas les coefficients des restaurants classiques, mais quand même, je l’aurais bien vu à 10-12€ de moins. Se méfier des militants, surtout que pas mal de bouteilles avec les prix écrits en grand dessus sont plutôt entre 12 et 25€. Enfin bon, à part cette façon un peu cavalière de procéder, ce n’était pas une mauvaise idée.

L’ardoise c’est du name dropping à gogo, un peu comme aux Fines Gueules. Ils ont d’ailleurs le même boucher, qui devient d’un commun : Hugo Desnoyers. Pour les abats, c’est Thierry Daniel.

Nous commençons par une salade de légumes du Potager d’Alain Passard (15€, elle aurait pris 7€ en quelques semaines? sauf si elle est plus grande le soir qu’à midi?). Jolie présentation, par contre les légumes sont, à mon goût, tranchés trop finement, ce qui fait que la sauce les imbibe et masque un peu leur goût.

Pas mal,  mais ça n’est qu’une salade de légumes, pas de quoi s’exclamer.

Monica enchaine sur de l’agneau + purée (16€). C’est fait du jarret, comme pour l’osso bucco, c’est donc bien cuit, plutôt tendre et assez gras, globalement bon. La purée a un très bon niveau. De mon côté, je prends une planche de salaisons d’auteur (la grande à 15€) :   prosciutto (jambon), coppa (cou), et pancetta (ventre), du moins gras au plus gras, du rouge au blanc. Avec leur baguette à l’ancienne, c’est très dur de s’arrêter, même si on avait clairement trop à manger (une petite assiette de salaisons aurait fait l’affaire, se méfier à nouveau du serveur).

Nous aurions pu nous arrêter là, mais quand on a déjà trop mangé, le trop après ne compte plus. Ayant parlé de fromages et du superbe plateau du Comptoir du Relais, nous sommes curieux de voir la tête de la petite assiette de fromages (8€).  Ce n’est pas mal du tout, bien plus de gueule que celle d’Afaria, par exemple. Du camembert, du Saint Nectaire, un chèvre crémeux, deux tomes (vache et brebis?).

Vers la fin, service plus cool, notre serveur discute avec des amis, c’est donc un Anglais qui s’occupera de nous, sauf pour la note (merci pour le duplicata très bien écrit à la main) que nous apportera un grand gaillard aux avant bras tatoués, qui avait finalement l’air plus ouvert que le serveur du début, un peu geek…

109€ à deux, ça reste acceptable, une autre fois, on peut faire sauter un plat pour passer en dessous de la barre des 100€ et puis choisir une bouteille soi même. C’est dommage, la semaine dernière au Garde Robe, je trouvais dommage qu’on nous serve un vin cheap et pas forcément extra, là, je ne sais pas, j’ai bien apprécié notre vin slovène, mais j’ai trouvé son prix excessif. Enfin bon, comme le dit judicieusement Monica, la première fois on apprend, pour mieux faire la prochaine fois… Il y aura donc probablement une proche prochaine fois, mais cette fois on jouera avec mes règles pas celles du serveur.

Après ça, nous descendons la rue Montmartre jusqu’aux Halles, passage au NIQ, où nous verrons François, of course, mais aussi Béa, DaWeed (en rtt vendredi lui aussi) et Sylvain. Un dernier verre au Bar, où je ferai une belle déconnexion cérébrale pendant une seconde. Retour sous la pluie.