Des choses qu'on raconte.

Publié le 11 janvier 2011 par Clarabel

Je ne sais pas ce qui a fait qu'entre ce roman et moi, le déclic n'a plus eu lieu. Pourquoi je me suis d'abord sentie enthousiaste et emballée, puis complètement larguée, déboussolée et lasse. A un moment de l'histoire, le virage a été fatal et j'ai perdu le fil. La mayonnaise ne prenait plus.
Pourtant, l'histoire de Miranda, douze ans, grouille de tendresse, d'humour et de petites anecdotes qui font toujours plaisir à lire. Un jour, elle reçoit une lettre d'un inconnu qui lui demande d'écrire elle aussi une lettre - pour sauver Sal, son meilleur ami. Mais qu'est-ce que cela veut dire ?! Passé le premier étonnement, on aimerait pousser du coude Miranda pour qu'elle se décide à prendre la plume. Vas-y, raconte tout. Mais quelle histoire doit-elle raconter ?
Celle de sa mère qui va participer à un jeu télévisé. Celle de Sal qui se fait taper dessus et qui ne lui adressera plus jamais la parole après cela. Celle de Suzanne, sa nouvelle copine, qui mange du pain et boit du soda comme si c'était la première fois de sa vie. Celle de l'homme qui rit et qui dort sous la boîte aux lettres, en pleine rue. Celle de la bande de garçons qui cherche bagarre sur le chemin de l'école. Celle de Marcus, ce garçon lunatique, aux idées loufoques, qui évoque le voyage dans le temps comme une réalité existentielle.
Ce ne sont pas les idées qui manquent dans le roman. Et je dois reconnaître que tous ces morceaux de puzzle donnent envie de vouloir les rassembler pour en savoir plus. Néanmoins, je ne sais plus quand, ni pourquoi, ni comment, j'ai fini par ne plus mordre à l'hameçon. J'ai délaissé l'appât. L'histoire a alors amorcé un tournant inattendu, et je suis restée sur le carreau. (Vous connaissez Madeleine L'Engle ? Moi non. Apparemment j'aurais dû, ça aurait aidé.)
Enfin bref, c'est un chouette petit bouquin aux personnages attachants, l'histoire n'est pas mal non plus même si je ne m'attendais pas à un tel revirement. A bien y réfléchir, oui le procédé est ingénieux, la fin bluffante, je crains, néanmoins, n'avoir pas été totalement réceptive parce que ce n'était pas le moment non plus. J'y reviendrai, sans nul doute.

Hier tu comprendras - Rebecca Stead
Nathan (2011) - 250 pages - 13,50€
traduit de l'anglais (USA) par Anne Delcourt
couverture : Laurent Moreau

Lauréat du Newberry Medal 2010.