La reconduction de Berlusconi

Publié le 16 décembre 2010 par Alex75

  

Silvio Berlusconi a sauvé de justesse mardi, sa tête, ou plutôt sa majorité parlementaire. Ce qui a donné lieu à des soupçons de corruption et même à des scènes de violences dans les rues de Rome. Cela dit, sa majorité de droite reste très fragile. Son avenir est incertain et sa côte de popularité est en berne, de l’autre côté des Alpes. Silvio Berlusconi est l’homme que la gauche aime haïr. Les médias le ridiculisent, le présentant sans cesse sous les traits d’un bouffon ridicule, inculte et grossier - ce qui n'est pas complétement faux, disons du moins non dénué de fondement… Riche, donc voleur, voire mafieux… Mais aussi et surtout, un homme de droite italienne, donc fasciste…

  

Parfois Berlusconi en rajoute, donnant des verges pour se faire battre. Même si les raccourcis sont parfois simples et sommaires. Il y a aussi dans la gauche française, un soupçon de mépris xénophobe, à l’égard du macaroni. On accuse Berlusconi de faire main basse sur la télévision. Mais cependant, la presse italienne est de qualité, talentueuse, libre et coriace. La chaîne de télévision Raï 3 ne lésine pas sur l’anti-berlusconisme. Mais il faut dire, que notre gauche a tellement l’habitude de dominer les médias qu’elle ne pardonne à Berlusconi d’avoir brisé efficacement son monopole. On reproche sinon à la télévision italienne d’être vulgaire, ce qui est souvent vrai, et de laver le cerveau des Italiens. Certes, le bilan de Berlusconi est sinon loin d'être fameux.

L’Italie est les deux pieds dans la crise. Berlusconi va aussi mal que les autres dirigeants européens, il n’enraye ni la désindustrialisation de l’Italie, ni la spirale de son déficit colossal. S’y rajoute les spécificités de l’Italie, d’une nation sans Etat, édifiée tardivement, ce qui faisait dire à Mussolini : « Ce n’est pas difficile de gouverner l’Italie, c’est inutile ». En fait, Berlusconi règne surtout sur la vie politique italienne, non tant par sa force, que par la faiblesse de la gauche. Les trois grands partis de l’après-guerre, démocratie chrétienne,parti communiste, parti socialiste, ont disparu. Les juges anti-corruption ont liquidé les deux premiers. La gauche est tellement démunie, qu’elle a dû se résoudre. Comme le commentait M. Zemmour : “Gian Franco Fini est devenue le porte-voix des bien-pensants de gauche, des deux côtés des Alpes, alors que cet homme fut l’héritier du parti fasciste italien“. 

Il y a dix ans, Berlusconi avait résisté à la pression de la gauche. “Et dans ce désert qu’est devenue aujourd'hui la vie politique italienne”, c'est désormais un “post-fasciste” qui donne des leçons d’opposition”. Mamma mia !…

  J. D.