Kompong Phhluk, un village au rythme de la nature

Publié le 13 janvier 2011 par Stephaniehk

Pas de temples au programme de ce premier jour: arrivés en tout début d’après midi sous un soleil radieux (j’adore ces sorties d’avion au milieu d’aéroports vides, avec cette chaleur écrasante et cette lumière aveuglante ), nous avons optimisé le temps restant en partant, presque dans la foulée en direction de Kompong Phhluk.

Kompong Phhluk est un village sur pilotis, construit au dessus du lac Tonlé Sap.

 

Qu’il soit sur pilotis ne le rendrait pas exceptionnel (on a un village sur pilotis à HK aussi!) si les pilotis ne mesuraient pas 7 mètres de haut environ! A cette époque de l’année, l’eau du lac est quasiment au plus bas mais pas tout à fait, comme en témoignent ce pont, un peu inutile, et la route inondée…

En fait, le lac Tonlé Sap est tout à fait étonnant et unique au monde. A la saison sèche, de février à mai à peu près, sa profondeur n’est que d’un mètre, et sa superficie de 2700 km² (la surface du Luxembourg tout de même!). A cette époque on peut donc observer les pilotis mais aussi les arbres de la forêt.

Lors de la saison humide, à partir de mai donc, les eaux du Mékong sont gonflées à la fois par l’eau de la mousson et par la fonte des neiges himalayennes. Par conséquent, au moment où il rencontre la rivière Tonlé à Phnom Penh, son cours est si violent qu’il inverse le cours de la rivière qui déverse alors ses eaux dans le lac!

La profondeur du lac atteint alors les 9 mètres et sa superficie 16000 m²! En terme de volume, le lac est multiplié par 70!

Ce phénomène quasi unique au monde permet de préserver les zones en aval de la capitale de crues gigantesques. L’écosystème du lac est également unique et il a reçu le titre de ‘Biosphère UNESCO’ en 1997: plus de 200 espèces de poissons y vivent en abondance, fournissant nourriture et emplois aux villageois.

 

Le point de départ des promenades en bateau est donc très variable d’une saison à l’autre

Le premier bâtiment que nous atteignons est semble-t-il un site communal pour la pêche, très coloré:

 

Puis apparaissent les premières maisons, vertigineuses! Mieux vaut ne pas être somnambule!

Dans cet environnement, la vie s’organise depuis les bateaux: la cueillette du ‘morning glory’ (une plante aquatique très consommée au Cambodge et au Vietnam, cuisinée un peu comme des épinards), la douche, la lessive…etc

Les enfants vivent quasiment sur ces pirogues, suivant leurs parents dans leurs activités quotidiennes: 

 

Le village fait ensuite place à la forêt,visible en ce moment, mais dont il ne reste même pas la cime pendant la saison humide.

 

Des jeunes femmes qui accrochent leur pirogue aux bateaux des touristes proposent de s’enfoncer dans la forêt mais nous avons jugé que c’était un peu trop risqué avec nos 3 monstres Nous nous sommes contentés d’observer de loin (et c’était très bien!). Après la forêt, il n’y a plus qu’une vaste étendue d’eau, sans limite…

 

Depuis l’avion, lors de notre retour, le lac donne en effet l’impression d’une mer intérieure – son voisinage étant encore inondé par endroits:

Un petit remontant et nous faisons demi-tour vers le village:

Si les maisons sur pilotis sont les plus nombreuses, on trouve quand même quelques constructions flottantes, notamment les cages des cochons!

Petite escale sur ce qui apparait comme une ile: une zone où le niveau plus élevé du sol épargne plus longtemps les riverains des caprices du lac. Le temple et l’école ont les pieds au sec, ainsi qu’une sorte d’avenue où les enfants peuvent jouer au foot!

 

 

Avec les enfants, ce qui est sympa, c’est que le contact avec les habitants est toujours plus facile (qu’on veuille établir un contact ou non d’ailleurs!!): ils vont spontanément jouer avec les autres enfants, sans se poser de questions

 

Ils vont d’ailleurs s’en donner à cœur joie lors de la visite de l’école.

  

Il nous est proposé d’acheter cahiers et crayons pour les élèves. Je me méfie toujours de ce genre d’opérations, ne sachant pas si les objets finiront vraiment entre les mains des écoliers… Mais cette fois, je suis rassurée puisque Lucie et Maxime en font eux mêmes la distribution, interrompant la classe:

 

 

 

  

Une expérience forte pour Lucie et Maxime

Mais au moment de reprendre le bateau, un type nous demande sans ménagement combien nous avons donné à la dame qui vendait les cahiers… On s’est bien gardé de lui dire mais cela nous laisse une mauvaise impression… Il s’agit très certainement de savoir combien il va pouvoir lui réclamer, mais nous n’avons pas vraiment envie de savoir qui se cache derrière cela…

C’est reparti pour une fin de promenade sous un joli soleil couchant:

 

 

 

L’occasion aussi de mitrailler les enfants

 

 

La fatigue commence à se faire sentir:

Notre premier coucher de soleil sur le Cambodge, en conclusion d’une sympathique entrée matière… avant les temples… beaucoup de temples!