Tunisie : deux jeunes tués par balle

Publié le 14 janvier 2011 par Mcetv

Deux jeunes manifestants sont morts lors d’affrontements avec la police dans la ville côtière de Soliman, près de Tunis

L’attaque du commissariat tourne au drame

A Soliman, à une quarantaine de kilomètres au sud-est de Tunis, ont eu lieu de violents affrontements avec la police. D’après les témoignages de trois témoins à l’agence Reuters, deux jeunes manifestants ont été tués par la police alors qu’ils tentaient d’attaquer un commissariat de police. Après avoir tiré des coups de feu en l’air pour disperser la foule, les policiers ont tiré dans la foule, tuant deux jeunes. « Ils en ont touché un à l’abdomen et le second à la poitrine. Je l’ai vu de mes propres yeux », raconte un témoin, encore sous le choc. Un récit corroboré par deux autres personnes ayant assisté à la scène.


« Ils nous ont tirés dessus avec des balles réelles ! »

La Fédération internationale des ligues de droits de l’homme (FIDH) recense 66 morts depuis le début des troubles mi-décembre. Sur le site d’Euronews, des manifestants affirment : « Ils étaient après nous tout le temps, ils nous ont tiré dessus à balles réelles ! ». « Les gens cagoulés, ce ne sont pas des gens de la rue, ce sont des policiers. Ce sont eux qui brûlent les voitures, qui pillent, qui cassent. Et aujourd’hui ils ont tiré sur les gens dans les rues principales et ils les ont tués », ajoute un autre.

Le discours de Ben Ali ne calme pas le jeu

Hier soir, le président Zine El Abdine Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans, a tenu un discours rassurant à la population, affirmant qu’il s’engageait à quitter le pouvoir au terme de son mandat en 2014. D’autres promesses, telles que la baisse du prix des produits de première nécessité et plus de libertés pour le peuple, n’ont pas réussi à endiguer la révolte des Tunisiens, descendus par milliers dans le centre de Tunis, de Carthage et de Sidi Bou Saïd, dès la fin du discours. Ce matin, les manifestants continuent leur bataille. Ils parcourent le centre de Tunis en clamant des slogans tels que « Non à Ben Ali ».

Lauren Clerc


Photo CC @Le Parisien