Bon, allez, il fait beau en ce 15 Janvier à Tours, pour une fois, je vais tenter l’aventure des soldes un samedi après- midi, et ce n’est pas le congrès du FN qui va m’arrêter.
Etonnement dans cette rue commerçante semi- piétonne qui longe le palais des Congrès : rideaux fermés, déserte, à l’exception d’une longue file de cars de CRS ; le boulevard qui suit est fermé à la circulation, le Palais des Congrès bouclé, cerné de camions télés munis de paraboles, protégé de grilles antiémeutes, et là aussi de nombreux groupes de CRS en tenue : le bleu domine dans le paysage.
Bigre… Haute surveillance policière, avait-on entendu dans le poste… En effet ; un hélicoptère en géostationnaire depuis hier vrombit au- dessus de la ville. Etat de siège ?
J’arpente néanmoins des rues commerçantes proches, qui sont aussi animées que ce que l’on peut attendre un tel jour. Mais tout de même, cette avenue Grammont bouchée...
Je comprends :16 heures, la manif arrive Place du Palais : déploiement de toutes sortes d’intervenants : police municipale à pied, en voiture, à vélo, crs robocops, renseignements généraux (costumes, téléphones…), et toujours l’hélico, plus bas manif rouge et noire, les partis de gauche et surtout beaucoup de jeunes, des cagoules, des slogans anarchistes, le camion musical de radio béton qui fête ses 25 ans : forte ambiance…
Comme beaucoup de passants, je reste pour voir la suite, car la dissolution prévue ne s’effectue pas vraiment : commence le face à face devant les grilles anti émeutes protègeant l’accès au Palais des Congrès ; des pavés volent (d’où viennent-ils ?), des canettes ,qui rebondissent parfois sur les cars et les boucliers...
Je suis tout à coup embarquée dans la course provoquée par la première charge. Mais , nous restons nombreux , il est environ 17 heures ;et voilà comment une tourangelle lambda mais curieuse a connu pour la première fois de sa vie les effets des gaz lacrymogènes qui ont vidé la place en quelques minutes . A travers mes yeux larmoyants, j’ai pu apercevoir que des groupes se reformaient plus loin, mais je me suis dépêchée de retrouver la rue Nationale débloquée et sa joyeuse animation marchande, à peine troublée par une course- poursuite et arrestation musclées.
Tours, ville schizophrène ? coupée en 2, c’est sûr :
Et dans un café, un peu plus loin, des tunisiens font la fête. Merci aux tunisiens d’avoir volé la vedette au FN…
Et si vous vous posez la question : je n’ai fait aucun achat…