La fille qui allait risquer sa vie chez les barbares pour une poignée d’endives

Par La Chose

Edwige Feuillère est née à Vesoul.
Je te dis ça, c’est au cas où tu ne le saurais pas.
La Sainte Catherine, à Vesoul, c’est férié. On s’offre des cochons en pain d’épice avec un sifflet dans le cul.
Y’a aussi un festival Jacques Brel, à Vesoul. Qui a lieu, justement, au théâtre Edwige Feuillère (ça tombe bien). Avec plein de chanteurs amateurs qui viennent bramer que Frida, elle est belle comme un soleil , que t’as voulu  voir Vesoul (mais c’est parce que t’es un peu maso), et que chez ces gens-là, on ne s’en va pas, monsieur.

D’ailleurs c’est ce qui me fait un peu peur.
C’est pas que j’ai pas envie de me retrouver coincée pendant deux jours dans une ville de seize mille habitants avec un club de foot de quatrième division, hein.
C’est pas non plus à cause de leur pinard, dont l’AOC fait immanquablement penser à une série télé avec Chantal Nobel (et dont le générique inoubliable était vomi par Herbert Léonard).
Et c’est pas parce que le seul écrivain un tant soit peu célèbre du coin a pondu un bouquin dont l’adaptation cinématographique consistait, plus ou moins, à montrer une nana à poil en train de se tartiner de gadoue dans les marécages locaux pendant deux heures.

Mais en fait quand même, un peu.
Mon Big Boss pense que je vais lui ramener plein de gros contrats. Moi je pense que je vais ramener deux poids-lourds remplis d’endives et de patates transgéniques.
Mais bon, c’est aussi à Vesoul qu’on a inventé le Bélinographe, il paraît que c’est un ancêtre du télécopieur. D’ailleurs à Vesoul, ils se sont sans doute pas emmerdés à passer à la numérisation, ils doivent toujours utiliser les cylindres en cuivre et le tambour en laiton.

Allez, je te laisse, j’ai ma charrette à bœufs qui m’attend.
Je te ramène une saucisse de Morteau confite dans le gras-double à la crème?


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