Tunisie et espoir

Publié le 19 janvier 2011 par Chezfab

La première phase de la révolution tunisienne semble être passée. Mais la transition se dessine, et soyons clairs, rien n’est joué.

Le retour du parti Ennahda (Renaissance), parti islamique qui se dit proche de l’AKP Turque (en gros, une sorte de parti comme celui de Christine Boutin en France) sert à faire peur dans les JT français … Par la peur de l’islamisme radical etc.. etc.. Ce que Ben Ali mettait en avant pour rester au pouvoir est utilisé en France comme épouvantail. Triste non ?

Néanmoins, il est clair que, pour moi, le plus important est l’émancipation du peuple et sa liberté la plus totale. Alors clairement, ce n’est pas avec un parti religieux ou affidé au capital qu’ils y parviendront.

Je reste optimiste, quand je vois l’UGTT (Union Générale des Travailleurs Tunisiens), syndicat majoritaire, rejeter avec force la mascarade de gouvernement d’union nationale et appeler à maintenir la révolte, la révolution et donc la pression pour un réel changement. Quand je vois aussi la capacité des tunisiens à s’organiser, à prendre en main leurs vies, à gérer les zones de « difficultés », je me dis que cette révolution a tout pour aboutir à quelque chose de grand, de nouveau et de terriblement apeurant pour les oligarques.

Et c’est là une de mes craintes les plus fortes : que la bourgeoisie reprenne la main, avec l’aide de l’international, tuant dans l’œuf le magnifique mouvement d’émancipation populaire qui explose là bas.

Les tunisiens ont là l’opportunité de défaire le rôle extrêmement pensant de l’Etat pour s’ouvrir à une réelle émancipation via l’autonomie. L’international (FMI en tête) et certains partis politiques font une pression sans limite pour une normalisation par un retour ... « à la normale ». (!!!) Ce qui peut et doit nous inquiéter, c’est de penser que d’avoir des relations bilatérales ou de coopération avec Ben Ali et son état mafieux, dictatorial et policier… était la norme !

Soyons aux côtés du peuple tunisien, soyons forts avec eux et osons dire qu’ils peuvent aller au-delà d’un simple changement de maîtres !