Le Règne du Mulot

Publié le 21 janvier 2011 par Laurelen





Jean de la Fontaine 2011 : Le règne du mulot
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Mulot s’est retrouvé un beau jour au pouvoir
En bien manipulant les animaux stupides,
Et beaucoup s’étaient dit, tout seuls dans l’isoloir,
"Essayons celui là qui n’a pas l’air cupide".

Il avait intrigué des années en coulisse
A tord et à travers trahissant ses rivaux
Sachant à tout moment donner l’image lisse
D’un animal affable qui sait faire gros dos.

Une fois au pouvoir, le rongeur excité
Réunit ses amis, certains sentant le rance,
Dans un lieu très branché, pas du tout en secret
Et en marge du peuple firent grande bombance.

La suite révéla les tréfonds du rongeur
Qui une fois élu, parvenu à ses fins,
S’entoura d’une bande de vrais liquidateurs
Qui en un tour de mains aux acquis mirent fin.

Il promet l’impossible, et ce, en pleine crise
Faisant croire au monde que c’est lui le sauveur
Des paradis fiscaux il veut casser l’emprise
Et mettre au pilori tous les spéculateurs.

Tout cela n’est qu’esbroufe et manipulation.
Le temps jouant pour lui, il égare, dissimule
Dévie l’information en faisant diversion
Compte une fois encore sur le peuple crédule.

De parole facile, de l’acte il est avare
Surtout pour inquiéter ses amis, les puissants.
Qui avec son accord du public s’accaparent
Ne concevant le monde qu’en le marchandisant.

D’un culot insolant, niant les évidences
Il a avis sur tout, même si, ignorant,
Faisant croire qu’il est un vrai puits de science
Il joue devant sa Cour le rôle du savant.

Tous les acquis sociaux sont dans la moulinette
Les uns après les autres placés sous le hachoir
Malaxés, écrasés et réduits en miettes
Il ne reste plus rien, l’avenir devient noir.

Devant tant de dégâts, les autres animaux
Se mettent à râler, appellent à la grève
N’admettent pas qu’ici il y ait tant de maux
Alors qu’il avait dit que ce serait le rêve.

Il est devenu sourd aux manifestations
Sa légitimité est pour lui la cuirasse
Qui le pare des coups de la protestation
Et commence à penser que le peuple l’agace.

Véritable obsédé de tout ce qui est sondage
Il ne voit que le chiffre, l’humeur de l’opinion
Nous rebat les oreilles de ces mauvais présages
De ceux qui comme lui sont de l’immigration.

Petit parmi les grands, monté sur talonnettes,
Il trône dans le monde et dans tous les médias,
Utilisant au mieux, le charme de starlette,
De sa grue condamnée à avoir les pieds plats.

Il vit comme un nabab au crochet du bon peuple,
Engrange une fortune, rêve dolce vita,
Espère au prochain tour, demeurer dans ses meubles
Et sûr que pour cela rien de l’arrêtera.

La Belette
(Django Chan)