Ma lumière et mon salut

Publié le 23 janvier 2011 par D.ieu Nous Aime...
Aujourd'hui dimanche chrétien, est lu lors de la liturgie le Tehilim (Psaume) 26, 1-4, 13-14, parlant de la confiance d'Israël en D.ieu.
Les expressions du premier verset "Le Seigneur est ma lumière et mon salut", à la première personne du singulier, sont un singulier collectif.
C'est le peuple d'Israël tout entier qui exprime ici sa confiance invincible en D.ieu, en toutes circonstances.
Périodes de lumière, périodes de ténèbres, circonstances gaies, circonstances tristes, notre peuple a tout connu.
Et au milieu de toutes ses aventures, il a gardé confiance, il a approfondi sa foi.
Ce psaume en est un superbe témoignage.
Ici, il exprime en images les diverses péripéties de son Histoire.
Le procédé très fréquent dans les Tehilim est le revêtement. Le texte fait allusion à des situations individuelles très précises : un malade, un innocent injustement condamné, un enfant abandonné, ou un roi, ou un lévite...comme d'ailleurs dans ce tehilim.
Mais en fait, toutes ces situations apparemment individuelles ont été à telle ou telle époque la situation du peuple d'Israël tout entier.
Israël est vu comme un malade guéri par D.ieu, comme un innocent injustement condamné, comme un enfant abandonné, comme un roi assiégé, et c'est de D.ieu seul qu'il attend sa réhabilitation, ou sa délivrance.
Dans les versets retenus aujourd'hui, il y a deux images.
La première, c'est celle d'un roi.
Parfois on a pu comparer Israël à un roi assiégé par des ennemis. Alors D.ieu l'a toujours soutenu, "Le Seigneur est ma lumière et mon salut, de qui aurais-je crainte ? Le Seigneur est le rempart de ma vie, devant qui tremblerais-je?"
Si on met notre confiance en D.ieu, ce sont les ennemis qui perdent.
Que ce soit l'attaque par surprise des Amalécites dans le désert du Sinaï, au temps de Moïse, ou bien la menace des rois de Samarie et de Damas contre le roi Achaz terrorisé vers 735, ou encore le siège de Jérusalem en 701 par le roi assyrien, Sennachérib, les occasions n'ont pas manqué.
Face à ces dangers, il y a deux attitudes possibles.
La première, c'est celle du roi David, un homme comme les autres, pécheur comme les autres, mais un croyant assuré en toutes circonstances de la présence de D.ieu à ses côtés.
Il reste un modèle pour notre peuple.
En revanche, dans un texte du prophète Yéchâya (Isaïe), le roi Achaz, n'avait pas la même foi sereine. Le roi céda à la panique au moment du siège de Jérusalem, "Le coeur du roi et le coeur de son peuple se mirent à trembler comme les arbres de la forêt sont agités par le vent" (Yéchâya 7, 2).
Et la mise en garde de Yéchâya avait été très ferme, il avait dit au roi, "Si vous ne croyez pas, vous ne subsisterez pas".
Yéchâya faisait un jeu de mots sur le mot "Amen" car c'est le même mot, en hébreu, qui signifie "croire, tenir dans la foi" et "tenir debout". Cela nous fait comprendre le sens du mot "foi" dans la Bible.
Le peuple d'Israël a connu tour à tour ces deux types d'attitude de David et d'Achaz, mais dans sa prière, il se ressource dans la foi de David.
Israël peut aussi être comparé à un lévite, un serviteur du Temple, dont toute la vie se déroule dans l'enceinte du temple de Jérusalem, "J'ai demandé une chose au Seigneur, la seule que je cherche, c'est d'habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie".
Derrière ce lévite, c'est le portrait du peuple juif tout entier.
Comme la tribu des lévites est, parmi les douze tribus d'Israël, celle qui est consacrée au service de la maison du Seigneur, le peuple d'Israël tout entier, est, parmi l'ensemble des peuples de la terre, celui qui est consacré à D.ieu, qui appartient à D.ieu.
La dernière strophe "J'en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants" fait penser à Iyov, "Je sais bien, moi, que mon libérateur est vivant, que le dernier, il surgira sur la poussière. Et après qu'on aura détruit cette peau qui est mienne, c'est bien dans ma chair que je contemplerai D.ieu" (Iyov (Job) 19, 25,27).
Il n'est pas évoqué ici la résurrection individuelle, l'expression "terre des vivants" parle bien de cette terre-ci.
L'espérance du peuple juif est tellement forte qu'on est sûr que D.ieu interviendra pour nous.
La dernière phrase "Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ; espère le Seigneur" est peut-être une allusion à la parole que D.ieu avait adressée à Yéhochouâ, au moment d'entreprendre la marche vers la Terre promise, la terre des vivants, "Sois fort et courageux. Ne tremble pas, ne te laisse pas abattre, car le Seigneur ton D.ieu sera avec toi partout où tu iras" (Yéhochouâ (Josué) 1, 9).
C'est la confiance indéracinable de notre peuple.
Cette confiance est fondée sur la mémoire de l'oeuvre de D.ieu et c'est elle qui autorise l'espérance.
L'espérance, c'est la foi conjuguée au futur.