Fier de ma Tunisie!

Par Haykel

Incroyable, il y a quelques jours seulement la Tunisie n'évoquait pour beaucoup que les plages de sables fins. Et en ces jours de basse saison où les touristes se font rares, la Tunisie n'a jamais été aussi présente sans effort marketing. Présente partout, dans les esprits, dans les espoirs de beaucoup de peuples opprimés, dans l'inquiétude du monde occidentale qui voit une révolte à ses portes... Présente aussi dans les médias et même les blogs de cette plateforme transformée à cette occasion en support spécialisé es-Tunisie. Tous se lèvent pour cette démocratie naissante et découvrent au passage une dictature “invisible” et bien accommodante quand on emprunte l'avion pour aller bronzer à moindre frais à moins de 2 heures de la Suisse.
Une révolte disaient les uns, pour d'autres c'est un ras-le bol collectif, un soulèvement au lendemain incertain prédisait la plupart. Le terme révolution tunisienne est très peu utilisé du moins au début, on ne va pas faire de l'ombre à Ché Guevara ou à la patrie des droits de l'homme. Plus tard, quand la dictature a abdiqué, la Tunisie a enfin eu sa revanche. Maintenant c'est la révolte du Jasmin! Oui il faut toujours une étiquette, c'est plus simple à retenir quand ça vient de l'extérieur. Les tunisiens peuvent s'estimer heureux. La révolte, leur révolte malgré les martyrs est parfumée et porte le Jasmin comme symbole. Ils auraient au moins échappé à d'autres stéréotypes moins glorieux du genre la révolte du couscous, du dromadaire ou de l'harissa.
La couverture médiatique des premiers jours est tout simplement catastrophique. Je prends comme exemple et pas par hasard le téléjournal de TF1 du 12 janvier, l'une des premières chaines francophones à avoir eu la permission de filmer en Tunisie. Ce soir-là, l'envoyé spécial de la chaîne Olivier Santicchi, privé de reportage à l'extérieur a transmis à son siège des vidéos tournées par des amateurs tunisiens et postées auparavant sur Facebook. Après avoir rendu l'antenne, la séduisante Laurence Ferrari a présenté ses "félicitations à toute l'équipe en déplacement pour la qualité de la couverture des évènements en Tunisie". Merci Facebook.  Heureusement que PPDA est parti sinon il aurait récupéré ces images amateurs pour les mettre à son actif!
OUI  Le Tunisien est fier de ce qu'il vient de réaliser et personne ne pourra lui reprendre cette liberté pour laquelle il a si longtemps combattu en silence. Dernièrement, un des opposants les plus en vus vivant en France, Moncef Marzouki, de retour au pays a voulu commencer à mon avis prématurément sa compagne électorale à Kasserine, il en a été empêché par les habitants de cette ville  héroïque. La récupération ne passera pas par Kasserine.
Autre décor, j'ai remarqué avec plaisir ces derniers jours en Tunisie l'émergence d'une nouvelle liberté d'expression concrétisée par des caricatures à la "Canard Enchainé" et des vidéos à la "Carle Zéro"...la nouvelle liberté d'expression à la tunisienne est rafraîchissante! La télévision nationale découvre le débat citoyen et l'objectivité a pris le dessus sur la langue de bois. Depuis la fin du mois de décembre et à ce jour, les manifestations ne se sont pas arrêtées. Ce vent de liberté fait du bien aux tunisiens...Ils le valent bien!


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