Angkor Vat – grandiose !

Publié le 24 janvier 2011 par Stephaniehk

Les guides ‘papier’ proposent plusieurs stratégies de visite pour explorer Angkor et sa région. En gros, trois possibilités s’offrent aux visiteurs: s’en mettre plein la vue tout de suite et commencer par Angkor Vat, procéder crescendo et finir par les sites majeurs, ou encore visiter par période de construction.

Nous étions bien trop impatients pour choisir le second scenario, et trop en vacances pour le dernier! : nous avons donc pris la direction d’Angkor Vat dès le premier matin

Pour cela, nous prenons un tuk-tuk: ce sera notre moyen de locomotion pour la semaine. Très agréable à cette saison: le temps est chaud et sec, avec un peu d’air, l’idéal pour ne pas rechercher la climatisation et se contenter de la brise du tuk-tuk!

Nous pénétrons dans une énorme forêt et Angkor Vat est le premier temple que nous atteignons par cette route… enfin, ce sont les douves que nous découvrons d’abord… énormes! Larges de 190 mètres, elles forment un rectangle de 1,3km sur 1,5 km!!

(Je l’avoue: cette photo a été prise un autre jour, d’où le coucher de soleil!)

Nous arrivons par le sud et devons faire un quart de tour vers l’ouest, où se situe l’entrée.

Cette orientation est tout à fait exceptionnelle, l’ouest étant associé à la mort. Les chercheurs ont donc longtemps supposé qu’Angkor Vat était en fait un tombeau. Cette théorie est d’ailleurs renforcée par les bas reliefs dessinés dans le sens inverse des aiguilles d’une montre – là aussi une pratique associée aux rites funéraires hindous. Mais comme Vishnou est également souvent associé à l’ouest, les spécialistes pensent qu’Angkor Vat était à la fois temple et mausolée (serait-ce une façon de dire qu’ils ne savent pas finalement?!)

Bref, nous découvrons l’enceinte du temple depuis la chaussée en grés qui enjambe les douves,  Cette chaussée a été restaurée par des français principalement, en ne réutilisant que les matériaux d’origine, dans la mesure du possible. L’autre partie de la chaussée est toujours cabossée, probablement dans l’état de la partie restaurée au départ.

Le mur d’enceinte mesure approximativement 1km sur 800 mètres (je vous épargne les calculs ). Une fois à l’intérieur, c’est tellement vaste qu’on oublie qu’on est dans l’enceinte!

Il y avait à l’origine une ville dans cette enceinte, autour du temple, mais aujourd’hui rien ne subsiste: hormis le temple, tout était construit en matériau léger. L’ensemble du site était une représentation de l’univers.

Nous faisons d’abord un petit détour, dans le mur d’enceinte, sur la droite, pour aller admirer cette fameuse statue de Vishnou à 8 bras, haute de 3.25 mètres et sculptée dans un seul bloc de grès. Puis nous nous dirigeons vers le temple central, dont l’entrée est en cours de rénovation.

 

Le plan d’eau est très populaire pour les levers de soleil – mais nous n’aurons pas l’occasion de tester

Dans un premier temps, nous faisons le tour du temple par l’extérieur. Les murs sont couverts de bas reliefs sur une longueur de 800 mètres. Alors que la description de chaque zone sur le Lonely Planet pourrait laisser présager un exercice fastidieux et répétitif, nous prenons le temps de découvrir chacune des scènes, et les enfants s’amusent à rechercher les indices donnés dans le livre. Il faut reconnaitre que ces bas reliefs sont splendides, bourrés de détails, extrêmement bien préservés… et ce malgré l’absence de protection: les visiteurs sont libres de toucher le mur!

L’une des scènes les plus célèbres – et on en retrouvera la représentation dans presque tous les autres temples, est le “Barattage de la mer de lait”.

Sur la gauche, 88 Asuras (démons) et sur la droite, 92 Dévas (dieux) fouettent les eaux de la mer afin d’en extraire un élixir d’immortalité. Les démons tiennent la tête du serpent et les dieux sa queue. Au centre de la scène, le serpent est lové autour du mont Mandala. Les mouvements des Asuras et des Dévas de part et d’autre de la montagne la font tourner et fouettent ainsi la mer.

 

Cette coursive extérieure est protégée par un toit et donne sur l’extérieur, comme un cloitre.

Aux 4 points cardinaux se trouvent des portes. La porte Est possède la particularité de ne pas avoir de marches… Il s’agit en fait de la Porte de l’Eléphant, une porte utilisée pour descendre et monter de l’éléphant directement via la galerie.

Une fois le périple des bas reliefs accompli, nous partons découvrir l’intérieur: 3 niveaux constitués de bassins, de galeries et de sculptures, le tout éblouissant de finesse et d’ingéniosité dans l’architecture.

 

Au premier niveau se trouve la galerie aux Mille Bouddhas. A l’origine elle comportait en effet de nombreuses sculptures mais aujourd’hui il n’en reste que quelques unes, très abimées. Certaines ont été mises à l’abri dès le début de la guerre puis rapportées sur le site, mais de nombreuses autres ont été volées ou détruites.

 

Je n’ai pas encore parlé des Apsaras et pourtant elles sont un élément majeur et incontournable d’Angkor. Il s’agit d’êtres célestes, épouses des Gandharvas (musiciens célestes). Les textes racontent qu’elles étaient les récompenses des guerriers morts au combat. On trouve des représentations de ces femmes partout dans les temples. Rien qu’à Angkor Vat, on en compte plus de 3000, chacune possédant un visage unique, et dotée d’une des 30 coiffes répertoriées. Les visages sont toujours très fins et dotés d’expressions, les corps gracieux.

 

De la seconde terrasse on peut atteindre le dernier niveau via des escaliers particulièrement raides (pente de 50° environ!). Ce dernier étage est constitué encore une fois de galeries et de statues, ainsi que de jolis bassins, mais le principal intérêt, c’est la vue!

 

En redescendant, je prends encore une fois le temps d’admirer cette galerie splendide, au premier niveau…

  

… ainsi que la très photogénique galerie des bas reliefs: 

Lucie se fait harceler par quelques admirateurs, de mauvaise grâce cette fois… Elle nous a quand même dit plusieurs fois pendant notre voyage qu’elle ne voulait plus être blonde!!

Pendant qu’Alexis prend un petit remontant dans un cadre rêvé…

… les enfants prennent une leçon d’échecs avec les locaux:

 

Mais ne trainons pas, la journée n’est pas terminée!