Le Monde : Erik Izraelewicz, l’inattendu

Publié le 24 janvier 2011 par Davidme

Le comité de sélection du futur directeur du Monde a tranché parmi les treize postulants. C’est Erik Izraélewicz, ex du Monde, de la Tribune et des Echos qui sera proposé au vote de la SRM (Société des rédacteurs du Monde). Il devra recueillir 60 % des voix pour être officiellement nommé. Rien est fait donc.

Dans les travées du journal, le choix étonne et, parfois, agace. En effet, ce week-end la SRM s’est retirée du processus de désignation car elle n’appréciait pas la tournure que prenaient les évènements. De plus, Erik Izraéléwicz n’apparaît pas vraiment pas comme le candidat “du changement” souhaité par le trio d’actionnaires Bergé, Niel et Pigasse. Son dernier passage à la Tribune s’est terminé par un départ fracassant lorsque Valérie Decamp est devenue propriétaire du titre. Son passage aux Echos, lui, est convaincant. Il a contribué à faire du journal LA référence grâce à une grande rigueur journalistique. Mieux, il s’est vigoureusement opposé au rachat du titre, en 2007, par Bernard Arnault au nom de l’indépendance journalistique. Voilà qui pourrait séduire les rédacteurs du Monde.

Toutefois, rien n’est joué. En effet, le climat entre la SRM et les actionnaires s’est quelque peu tendu ces dernières semaines et l’harmonie du mois de juin avec le vote à plus de 90 % en faveur de l’offre BNP n’est plus réellement d’actualité. En sortant du processus de désignation, la SRM a démontré qu’elle ne voulait pas se faire instrumentalisée. En fait, elle souhaitait que trois noms soient proposés : Sylvie Kauffmann, Arnaud Leparmentier et Erik Izraélewicz. Certains au Monde parlent même de “mascarade” au sujet de ce processus de désignation. “Mascarade car les candidats internes s’ils ont été auditionnés, n’ont jamais été réellement dans la liste”, dit-on en interne. Comme si au final, le trio voulait tourner une page avec un candidat venu de l’extérieur.

De fait, en temps normal, un candidat comme Erik Izraélewicz, passerait la barre des 60 % sans difficulté, mais avec les derniers évènements, les membres de la SRM pourraient vouloir démontrer leur indépendance, en retoquant le choix. Ce serait une crise de plus pour le journal…Prochains épisodes : le 7 février avec le Conseil de surveillance, et le 10 février avec le vote en AG de la SRM.