Les promesses d’hier : qu'en est-il aujourd'hui ?

Publié le 24 janvier 2011 par Obobs

Deux ans après la signature des chartes d'engagements des professionnels de l'agro-alimentaire concernant le marketing à destination des enfants, UFC-Que Choisir fait une étude de bilan des trois axes du dispositif volontaire : 


- l'amélioration qualitative des publicités

- la réduction des budgets publicitaires

- la qualité nutritionnelle des produits pour enfants. 

La réduction des budgets n'a duré que le temps d'une crise (2009), et les budgets sont depuis remontés de façon exponentielle. Si les garanties d'amélioration qualitative étaient minimalistes et ne tenaient pas compte de la qualité nutritionnelle, le principal échec reste la qualité nutritionnelle : les produits demeurent à l'opposé des recommandations nutritionnelles. De plus, si les produits ont quitté les écrans « enfants », c'est pour mieux impacter les tranches horaires où les enfants sont encore plus nombreux devant l'écran, alors même que les programmes ne les visent plus spécifiquement. 

En fait, le déséquilibre nutritionnel a augmenté dans leurs assiettes. Les produits hypercaloriques se retrouvent, non seulement plus nombreux au petit-déjeuner et au goûter, mais aussi dans le cadre scolaire, dans les en-cas apportés par les enfants

L'étude confirme aussi la corrélation entre les enfants les plus exposés aux publicités et ceux qui mangent plus gras et sucré. Encore et toujours, les populations les plus défavorisées sont les premières victimes de ce marketing. 

Cet échec de l'autorégulation doit pousser les pouvoirs publics à intégrer l'obésité enfantine dans le nouveau projet de loi santé publique, qui doit être présenté prochainement. 

UFC-Que Choisir demande que ce texte prenne en compte l'ensemble des facteurs liés à l'obésité, avec des mesures réglementaires encadrant les publicités aux heures de grande écoute des enfants, sur la base de la qualité nutritionnelle des aliments. 

L’association réclame un ensemble de mesures en direction des enfants, tels que le dépistage et la prise en charge des enfants en situation de surpoids ou d’obésité, la promotion de l’activité physique et sportive, l’amélioration de la qualité nutritionnelle de l’offre alimentaire en direction du jeune public. 

UFC-Que-Choisir souhaite également que les publicités alimentaires aux heures de grande écoute des enfants soient encadrées par la loi, et que le Programme National Nutrition Santé (PNNS) ait pouvoir de validation éditoriale sur les programmes éducatifs que les professionnels ont promis de diffuser. 

Enfin, la dernière demande concerne encore l’INPES, dont les communications publicitaires devraient être gratuites, car son budget ne peut se mesurer à ceux des géants de l’agro-alimentaire. 

Espérons que ces demandes simples et appuyées par les nouveaux résultats alarmants de l’augmentation de l’obésité enfantine seront entendues et mises en application dans la prochaine loi de santé publique.