Suspension des allocations pour absentéisme scolaire : les sans-logis encore sanctionnés !

Publié le 25 janvier 2011 par Unpeudetao

Courriel DAL.

Droit au logement dénonce cette mesure absurde qui va frapper durement les familles victimes de la crise du logement, en particulier les familles sans logis, expulsées, à la rue, contraintes faute de logement à l’errance urbaine, pour s’abriter à droite à gauche, alternant des hébergements sociaux, chez des amis, de la famille, des habitats de fortune ..

Droit Au Logement est saisi de plus en plus fréquemment par des familles avec enfants, qui ne peuvent plus de ce fait envoyer de manière régulière et quotidienne leurs enfants à l’école, au collège ou au Lycée, faute de logement stable, situé à une distance convenable de l’établissement.

La régionalisation des politiques d’hébergement de l’État, ainsi que le durcissement des conditions de prises en charge de l’hébergement des familles avec enfants sans logis, rend de plus en plus difficile la poursuite d’une scolarité stable et suivie. De plus, les Conseils généraux fixent de plus en plus souvent des limitations de durée (toutes aussi illégales que la plupart des refus de prise en charge), ensuite les familles sans logis sont aiguillées vers le SAMU Social qui est désormais (au moins en Ile de France) régionalisé depuis le 1er juillet. Par exemple, une famille expulsée de son logement à la suite d’un congé donné par le propriétaire ou d’un impayé de loyer, pourra être hébergée quelques mois dans son département, mais très rarement dans la même commune, si l’Aide Sociale à l’Enfance est accordée (ce qui est de plus en plus difficile à obtenir).

Dès lors, nous constatons en Ile de France que des familles avec enfants, sans logis, sont renvoyées chaque soir dans des départements variés, le plus souvent en grande couronne, passant chaque nuit dans des hôtels différents. Beaucoup sont découragées par cette vie impossible et se font héberger à droite à gauche dans des conditions souvent sommaires et éloignées de leur base de vie.

Par exemple, la famille K. expulsée de son logement à Montreuil en 2009, avec deux enfants de 6 et 8 ans toujours scolarisés à Montreuil, a été chaque soir (sauf le WE) déplacée de Cergy Pontoise à Marne la Vallée, en passant par Corbeil Essonne ou Massy Palaiseau, et ce du 1er aout à fin décembre. Arrivée à l’hôtel entre 21h et minuit. Départ de l’hôtel pour aller à l’école à Montreuil, 6h à 6h30. Les enfants manquent de sommeil, dorment debout, tombent malades, pas d’argent pour payer le médecin , les absences s’accumulent … La suppression des allocations familiale ne laisseraient plus à cette famille qu’un salaire proche du SMIC.

Dans de nombreux cas, les absences scolaires répétées sont causées par l’aggravation de la crise du logement, du logement cher, et de la carence coupable, car délibérée, des politiques sociales du logement et de l’hébergement menées par les pouvoirs publics.

Cette mesure traduit le cynisme d’un gouvernement qui d’un coté impose des sanctions financières à des familles en difficulté, et de l’autre accélère et renforce les expulsions locatives, ne respecte par la Loi DALO, refuse d’appliquer la loi de réquisition et de décider un budget qui permettrait de répondre aux urgences sociales.

Nous demandons l’abrogation de ce décret injuste, inéquitable, technocrate et populiste. Il menace les moyens de survie de nombreuses familles avec enfants, alors que le nombre d’enfants pauvre ne cesse d’augmenter dans notre pays.

Un toit, c’est un droit !

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DAL | Droit Au Logement

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