Je prends un exemple et un nom. M. Mohamed Ben Jemâa, héritier et directeur de la Société Ben Jemâa Motors, importateur BMW. Une société bien prospère depuis 1967. Je lui ai posé quelques questions sur sa présence dans la liste du Conseil fédéral. Et voici sa réponse. “Je ne possède aucun avoir en Suisse, ni de biens immobiliers. Mon dernier déplacement en Suisse remonte à mars 2000 où j’ai passé quelques heures à Genève en transit avant de poursuivre mon voyage”. Et le mot de la fin c’est lui qui va le conclure: “j’ai été victime à plusieurs occasions du système du clan Ben Ali-Trabelsi (racket, usurpation et menaces) et je ne comprends pas la légèreté dont a fait preuve le Conseil fédéral en publiant une liste qui comporte des inexactitudes”.
J’ai interpellé à mon tour aujourd’hui les services du Département Fédéral des Affaires Etrangères afin d’avoir des précisions sur la publication d'une nouvelle liste probablement corrigée et mise à jour. Voici la réponse du Porte-parole du DFAE M. Pierre-Alain Eltschinger:
-Question 1: Y aura-t-il une nouvelle mise à jour concernant la liste des personnalités figurant dans l'ordonnance instituant des mesures à l'encontre de certaines personnes originaires de la Tunisie (RS 946.231.175.8)? Et si oui quand sera-t-elle publiée?
"La liste n'a pas été adaptée jusqu'à présent. Certaines personnes mentionnées ont contacté le DFAE et ont fait valoir des imprécisions prétendues ainsi que des raisons qui militeraient, à leurs yeux, pour une suppression de leur nom de la liste. Le DFAE vérifie ces indications soigneusement et sur la base des informations disponibles en ce moment. Comme la situation en Tunisie n'est pas encore tout à fait normalisée, cette vérification peut s'avérer difficile et complexe. Si il devait être effectivement établi, qu'un nom apparait à tort sur la liste, le DFAE prendra bien-sûr les mesures qui s'imposent ».
Questions 2 et 3: Sur quel critère la Confédération Suisse s'est basée pour établir sa liste?
Et comment elle a enquêté et auprès de qui elle a puisé ses informations?
« La liste contenue dans l'annexe de l'ordonnance du Conseil fédéral a été établie sur la base des informations disponibles sur les personnes ayant des contacts directs ou indirects avec l'ancien régime tunisien ».
Et demain est un autre jour!