La plus radicale
La trame de la pièce, elle, s’avère beaucoup moins dérisoire. Les deux artistes traitent d’un système qui se débarrase d’un «grand homme». En fuite après un séjour à l’hôpital psychiatrique, il rencontre des gens ordinaires ou des journalistes dont les bouches étaient cousues, qui lui disent ses quatre vérités. Inutile de préciser qui se cache derrière ce personnage enfermé dans sa bulle pendant des années... «Amnesia est notre oeuvre la plus radicale car elle vise le coeur du système. Nous parlons ici d’une sorte de révolution de palais qui commence sans paroles car le corps occupe une place primordiale. C’est un champ sémantique extraordinaire». Surpris par la jeunesse tunisienne, Fadhel Jaïbi s’inspirera sans aucun doute de cette révolution du jasmin pour ses prochaines créations. «On a vu énormément d’humour sur la toile via la poésie, le rap... On aimerait ainsi monter un spectacle complet sur l’après Ben Ali en félicitant les jeunes», estime l’intéressé. Mais avant cela «Amnesia» continue sa route et se rendra en régions, Sidi Bouzid en tête, là où tout a commencé. «Nous irons là-bas en mars car nous ne pouvions pas nous y produire auparavant». La troupe qui se sent par ailleurs à l’étroit dans sa salle de 450 places, souhaite investir hôpitaux, prisons, réfectoires, et places publiques comme à ses débuts. En espérant cette fois, le faire sous un régime un brin plus démocratique.• (CC)
A partir de ce soir 20h TnBA et jusqu’à vendredi, 5-25€. Infos : www.tnba.org. Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation demain et vendredi.éâ«»é