Ao, l'homme ancien - Marc Klapczynski

Par Marylinm

Quatrième de couverture :

Aô est perdu : il s'est aventuré dans les grandes plaines du Sud, loin des hauts plateaux arides de son clan. Sur ces terres hostiles, il évite cette nouvelle race d'hommes, les Cro-Magnon, qui, peu à peu, repoussent ses frères de Neandertal toujours plus au nord, là où le sol est gelé et le vent glacial. C'était il y a plus de 30 000 ans... Sur sa route Ao croise Aki, jeune mère de l'autre espèce poursuivie par des chasseurs du clan des hommes oiseaux.
Mais que peut-il faire, lui, homme au physique disgracieux, à la démarche animale, aux outils rudimentaires, face à ces corps robustes armés de sagaies ? Pour quelles raisons viendrait-il en aide à une femelle Cro-Magnon quand c'est sa race tout entière qui est en péril ? Mais Ao est un homme, certes primaire mais non dénué de conscience...

Mon avis :

Après avoir lu la longue série Les enfants de la Terre de Jean M. Auel il y a plusieurs années, il me tardait de lire un autre roman préhistorique. Et je suis tombée sur celui-ci complètement par hasard à la Fnac. Il s'agit du premier tome d'une trilogie qui fait nous fait vivre les derniers instants des hommes de Neandertal, au travers d'Ao, un jeune homme dont le clan a disparu et qui décide de partir sur les traces d'autres "anciens hommes". Sur sa route, il rencontre différents hommes : les "nouveaux hommes", les "vrais hommes" ; en d'autres termes Cro-Magnon, Homo sapiens.
On découvre, grâce à une préface de l'auteur, que ces deux genres d'humanoïdes ont vécu durant une très longue période ensemble sur Terre : bien plus de 10 000 ans ! De ce constat, Marc Klapczynski a voulu imaginé leurs rencontres (qui ont du être inévitables si l'on considère les mouvements des individus à cette époque), leur peur réciproque, et surtout ce qui a fait que l'un a survécu et l'autre a disparu.
Nous vivons le récit pleinement avec les yeux d'Ao : les descriptions de l'auteur sur le paysage, sur les coutumes des nouveaux hommes, sont très intéressantes. Les attitudes d'Ao, bien qu'il soit un genre d'homme à part entière, relève parfois de l'animal ("lèvres retroussées", "grognements"). Les hommes nouveaux sont quant à eux moins forts physiquement mais plus habiles, et donc capables de créer des armes plus précises, des sculptures d'animaux. Leur langage (et donc leurs cordes vocales ?) permet plus de nuances de sons. Ao, en homme pourvu d'intelligence, semble remarquer cela, presqu'inconsciemment ; sans que cela l'effraie : les hommes nouveaux qui vont l'accueillir relèvent souvent son "apathie".
Malgré toutes les différences qui les séparent, ces deux espèces se sont assurément rencontrées puisque nous portons des gènes de Neandertal en nous (d'après l'auteur, de 1 à 4%) ! Je trouve cela fascinant de ce dire que chacun porte des traces d'une ancienne humanité en soi.

J'ai fermé ce livre avec un peu de peine car j'ai déjà envie de me plonger dans le prochain tome ! A savoir : le livre a été adapté au cinéma sous le nom Ao, le dernier Neandertal, de Jacques Malaterre. Il a notamment réalisé les docu-fictions suivants : L'odyssée de l'espèce, Le sacre de l'homme et Homo Sapiens.