Les Mesures Subjectives - Caractéristiques Perceptives - La Latéralisation et la Hauteur

Publié le 29 janvier 2011 par Clesan

2.   La latéralisation

L’acouphène peut être perçu dans l’oreille gauche, dans l’oreille droite ou entre les deux oreilles, c'est à dire dans l’espace inter-crânial. MOORE en 1989, a développé une méthode consistant à demander au sujet de comparer la latéralisation de son acouphène avec celle de stimuli binauraux comportant des différences entre les deux oreilles, de phase ou d’intensité. En effet, ces deux facteurs sont largement impliqués dans la latéralisation.

Latéralisation de l'acouphènes

3.   La hauteur

(ou fréquence perçue de l’acouphène)

« La hauteur tonale (ou pitch) d’un son pur ou complexe est l’attribut perceptif selon lequel des sons peuvent être classés sur une échelle allant de grave à aigu, telle une échelle musicale. » (American National Standard Institute, ANSI).

Afin de la déterminer, nous pouvons faire ajuster la fréquence d’un stimulus extérieur par le patient lui même ou nous pouvons faire entendre un stimulus et demander de le comparer avec son acouphène en indiquant si l’acouphène est plus grave ou plus aigu. Il faut cependant d’abord étudier le timbre de l’acouphène avant d’en étudier sa hauteur car les méthodes citées ci-dessus ne sont valables que si la hauteur de l’acouphène possède un caractère tonal. Il faut aussi procéder dans un premier temps à l’estimation de sa latéralisation.

Hauteur de l'acouphènes


En effet :

- Si l’acouphène est perçu dans une oreille, on utilisera un stimulus monaural dans l’oreille controlatérale.

- Si l’acouphène est perçu entre les deux oreilles, on utilisera plutôt un stimulus dicotique.

Remarque : il faut faire attention aussi lors de ces estimations au phénomène de diplacousie dans le cas de la stimulation controlatérale. Dans le cas de diplacousie, le sujet a une mauvaise appréciation de la hauteur des sons. Ce type de trouble peut prendre les aspects les plus divers.Pour une même fréquence, le malade ne perçoit pas la même sensation de hauteur dans l'une et l'autre oreille. (M. et C. PORTMANN, Précis d’audiométrie clinique, 6ème édition)

Dans ce genre d’évaluation, c’est la capacité de discrimination fréquentielle du sujet qui est utilisée, ainsi il est préférable de connaître approximativement cette capacité avant de procéder à l’évaluation. Cependant, NORENA et coll., en 1999, ont montré à travers leurs résultats, que la discrimination en fréquence du sujet acouphénique était meilleure aux alentours de l’acouphène.