Etat chronique de poésie 1119

Publié le 29 janvier 2011 par Xavierlaine081

1119 

Tu exiges tout sans jamais rien vouloir donner 

Au premier mâle de passage tu offres tes amours éphémères 

L’enfant que tu fais ne sera que poupon entre tes bras d’amertume 

Pathos frappe à ta porte sans prévenir 

Tu exiges tout sans rien vouloir donner

Un enfant 

Ça grandit un enfant 

Pas comme une poupée 

Pas comme un jouet

Avec l’aide de saint Pathos 

Tu refuses de voir 

D’entendre 

Tu cries 

Tu exiges tout sans rien vouloir donner 

L’enfant voudrait rester enfant 

Il frappe de ses petits poings serrés 

Cette mère qui l’appelle bébé 

Qui rit sous les coups 

Bien avant d’en pleurer 

Drôle de monde 

Triste monde 

Tu exiges tout sans rien pouvoir donner 

D’autres se sont déjà servis 

Comme ils se servent de ta soumission totale 

Défaite 

Cruelle défaite 

Cloisons posées à ton indignité 

Entre les murs bleus de ta chambre hospitalière

Tu clames ton innocence 

Tu exiges tout sans rien avoir à donner

L’enfant ne sait pas 

Il reste dans son rôle 

Qu’il joue à merveille

Il tape et hurle 

Exige l’obéissance 

A coup de petits poings 

De petits pieds

Il ne comprends rien des limites 

Rien de l’indignité 

Ni des addictions 

Ni des compromissions 

Pour exister 

Survivre 

Ne pas crever 

Ne pas crever 

La dalle ne demande qu’à retomber 

Tu exiges tout sans plus rien avoir à donner 

La dalle peut retomber 

Ta dépendance achevée 

Plus haut on s’en frotte les mains 

Pas de sang 

Le crime est parfait 

On vient juste 

Main sur le cœur 

Réclamer ce que tu as exigé 

Et obtenu 

En se trompant d’adresse 

Manosque, 30 décembre 2010 

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