Si Jean-Louis Bianco était président, le livre

Publié le 29 janvier 2011 par Ncadene

Entre mémoires et mémoires d’avenir, où situer votre livre ?

J’avais une sorte de pudeur, je n’avais pas envie de parler de moi et, petit à petit, ça s’est imposé comme une évidence, en particulier grâce à la journaliste qui m’a interviewé et qui malheureusement est morte à peu près au moment où le livre paraissait. Ça s’est imposé aussi car j’avais l’impression que j’avais à dire des choses qui m’ont frappé, des leçons à tirer, en particulier de mon travail auprès de François Mitterrand. J’avais aussi des choses originales à dire sur la France et le monde tels qu’ils sont, et tracer des pistes sur ce qu’on peut faire.

Entre mémoires et mémoires d’avenir, où situer votre livre ? Je n’avais pas envie d’écrire mes mémoires. Le passé est fait pour éclairer le présent. Le but principal, c’est bien le titre,   Si j’étais président et   Que faire en 2012, avec la finalité d’apporter des idées et de peser sur le débat public dans l’année qui vient.
Vous êtes considéré comme quelqu’un de discret. Titrer ‘Si j’étais président’, est-ce de la provocation ?
Ça a effectivement surpris beaucoup de monde, ce n’est pas conforme à l’image que l’on a et que je donne de moi, mais c’est une manière de dire que j’ai conscience de la gravité de la situation. La gauche doit être capable de dire aux Français ce qu’on fera. Voilà pourquoi je dis ce que je ferais si j’étais président. J’ai prolongé ce livre par un autre, paru à la Fondation Jean-Jaurès, qui s’appelle La démocratie jusqu’au bout, et je vais en publier bientôt un autre avec Charles Fitterman, sur la démocratie dans l’entreprise. Les Français ont besoin de voir qu’il y a un projet précis et crédible à gauche et pour l’instant on n’y est pas. La majorité des Français pense que la gauche ne ferait pas mieux que la droite et quand on demande, même à un militant PS, quels sont les cinq grands axes d’une position et d’un programme de gauche, ils ne le savent pas. Il y a trop de choses, il faut décanter les choses et ça se joue aussi sur la manière de faire : je propose la démocratie comme outil de changement et là, je crois que j’ai une voix singulière. Dans ce livre vous annoncez ‘du sang et des larmes’. Or certains pensent que la gauche est en manque de rêve, qu’en pensez-vous ? Ceux qui pensent qu’il faut réinventer du rêve et en tout cas, commencer par cela, se trompent. Dans l’état où est le pays, il faut montrer qu’on est conscient que ça va être très difficile. J’ai employé cette formule parce que je crois, même si on m’a dit que ce n’était pas très électoral, que c’est la manière de rendre crédibles des propositions d’espoir. Porterez-vous ces propositions en 2012 ? Je ne l’exclus pas mais je n’ai pas encore pris ma décision. Je vais me mettre dans le débat et au mois de juin je verrai qui reprend ou porte ces idées, sinon je les porterai moi-même jusqu’au bout. Connaissez-vous Nîmes ?

C’est une ville où j’ai des amitiés, en particulier Nicolas Cadène, qui est quelqu’un de cette jeune génération que l’on voit trop peu. On parle beaucoup des quadras et des quinquas, je crois qu’il faut qu’on saute une génération.

> Sur le salon de 14h à 16h45, puis à Alès pour soutenir Nathalie Bouvet et Benjamin Mathéaud, puis en réunion publique à la Grande Bourse à partir de 19h15, sur le projet pour 2012. Recueillis par Jean-Pierre SOUCHE