Cheese Nanar

Publié le 31 janvier 2011 par Pagman

... Bon alors, c'est bien simple. Vous prenez une pincée de Goldorak, une touche de Bioman (pour la gestuelle corporelle), vous saupoudrez d'un zeste de Transformers (pour vous verrez bien), vous rajoutez un peu de Plus belle la Vie (pour la direction d'acteurs), du Independance Day (pour les effets spéciaux bien mais toujours trop), du Robert Rodriguez pour les tronches (mis à part celle délicieuse, rafraîchissante et toujours aussi sublime d'Aishwarya Rai), du Jet Li (pour les performances artistiques et la précision au micron) et vous obtenez l'extraordinaire Robot, "Enthiran", le film de Shankar Shanmugam, le James Cameron Tamoul et non, ce n'est pas une insulte.

Le film, le plus cher de toute l'histoire de Kollywood avec 32 millions de dollars de budget est sorti en Inde en 2010 et a tout fait péter. Petite pause d'explication : le cinéma Bollywoodien est le cinéma en langue Hindi, le cinéma Kollywoodien est en langue Tamoul. Tout un programme. Tant qu'à faire dans le Tamoul, Kollywood vient d'Hollywood, hein, forcément, et de Kodambakkam, quartier de Chennai où sont situés pas mal de studios. Dépause. Lecture. Le real, Shankar Shanmugam, a fait les choses en grand et il a engagé les chorégraphes de Matrix et Tigres et Dragons, l'équipe des effets spéciaux de King Kong, Jurassic Park et Terminator 2 et ILM s'occupe du reste. Du lourd, donc.

C'est Rajni Kanth, sorte de Depardieu Tandoori qui tient le rôle du Robot (et aussi celui du Professeur Vaseegaran qui a crée le robot mais qui lui échappe forcément mais n'allons pas nous embrouiller plus en avant). Rajni prend dans les 5 à 6 millions de dollars par film. Des fois, Rajni raconte des blagues à Aishwarya. Comme : " Tu sais ce que c'est une prostituée qui fait un régime ? ... Non ? ... Ben c'est une Grosse Pute." et elle se marre bien, Aishwarya car Rajni est vraiment irrésistible avec son brushing à 4 millions de Roupies, sa barbe au laser et ses lunettes de créatif de chez BETC.

Malgré ce côté kitsch dont il n'est pas toujours facile de faire abstraction quand nous vient un film de Bollywood ou de Kollywood, il y a dans ce long extrait manifestement plus d'audace, de créativité et d'inventivité que dans les 10 dernières années de productions Hollywoodiennes cumulées. Ce sentiment parfait d'être dans une page animée de Gotlib où rien n'est jamais trop gros pour être trop beau. Un pur bonheur enfantin que je vous laisse découvrir dès à présent, voire même tout de suite, là, maintenant. Ici. Enfin, pas à l'endroit où il y a marqué ici. Là, il n'y a qu'ici. Alors qu'ici, dessous, tout est là. Allez, un peu de Fraîcheur de vivre ? Attention, Kollywood dégomme.


Mille mercis à Georges Mohammed-Cherif pour la découverte de cette petite perle orientale de qualité.

Sacré Rajni, jamais le dernier pour la déconne. Une petite révision des 5000 ? Ok, j'insiste pas.