Consommer mieux ne sera pas suffisant

Publié le 31 janvier 2011 par Boprat
Source : Conseil d'analyse stratégique
Via : Journal de l'environnement
Via : DD magazine
25 pistes pour consommer durable
[DDmagazine] "Le rapport propose une définition de la consommation durable qui s'oppose au consumérisme vert et qui amène à une triple évolution de la société de consommation : un changement dans les finalités de la consommation, qui ne doit plus apparaître comme la principale voie d’accès au bien-être et le symbole majeur des relations sociales ; un changement dans les pratiques et comportements, poussant les citoyens à satisfaire leurs besoins par une consommation plus respectueuse des hommes et de la planète ; un changement de la culture et des modes de vie, qui amène les citoyens, grâce au temps et aux ressources ainsi libérés, à explorer ou à redécouvrir d’autres facettes de l’art de vivre en équilibrant les valeurs matérielles et immatérielles, objets ou non d’échanges marchands (culture, art, sport, loisirs, vie associative, etc.)."
Je savoure encore les circonlocutions et l'aveu caché derrière : "il ne faut pas confondre politique de consommation durable et décroissance. L’idée n’est pas de « consommer moins » mais bien plutôt de « consommer mieux ». Il ne s’agit donc aucunement de prôner l’émergence d’une société de la décroissance, qui ne serait compatible ni avec le développement de l’économie française ni avec la soutenabilité de notre endettement"
Ca me fait penser aux efforts des astronomes, de l'époque, essayant d'expliquer les mouvements des planètes avec la Terre au centre du système solaire... ;-)))

Mais sinon les propositions sont intéressantes :

  1. Intégrer les bases de la consommation (durable) dans l’enseignement dès le plus jeune âge et dans
    la formation professionnelle.
  2. Concevoir des campagnes de sensibilisation qui privilégient des publics cibles et qui prennent en
    compte le comportement des consommateurs.
  3. Sensibiliser les individus à des moments clefs de leur vie, pendant lesquels ils sont plus réceptifs aux
    enjeux de la consommation durable.
  4. Jouer sur l’effet d’entraînement inhérent aux approches collectives.
  5. Cibler prioritairement les groupes les plus convaincus, afin de diffuser la culture de la consommation durable.
  6. Clarifier les pratiques de la Responsabilité sociale des entreprises et y intégrer les stratégies commerciales. 
  7. Améliorer la transparence des impacts sociaux et environnementaux des produits d’épargne et encourager l’investissement socialement responsable.
  8. Intégrer les médias et les relais de la communication marchande à la politique de consommation durable.
    - Associer les professionnels des médias.
    - Limiter les stratégies promotionnelles favorisant le gaspillage et la surconsommation.
    - Encadrer les stratégies médias des entreprises pour éviter la prolifération des messages incitant à
    l’hyperconsommation.
  9.  Réguler la profusion des labels associés au développement durable.
  10. Développer l’économie de la fonctionnalité et l’écoconception, en mettant en avant le coût global
    des biens et services.
  11. Soutenir les expérimentations locales de consommation durable.
  12. Renforcer les processus d’apprentissage, d’échange et la généralisation des bonnes pratiques. 
  13. Investir dans l’innovation technologique mais aussi sociale “low tech”, au service de la consommation durable.
  14. Associer des exigences environnementales
    – notamment les éco-labels officiels
    – à la garantie de fabrication locale en cas d’introduction d’un
    label “Made in France”.
  15. Encourager le développement des associations et des entreprises innovantes à vocation sociale ou
    écologique, notamment par la clarification de leur statut juridique 
  16. Donner un prix au carbone émis et afficher la valeur envisagée sur le long terme afin d’envoyer
    un signal fort à tous les acteurs concernés.
  17. Donner un signal-prix fort aux biens et services durables par des actions financières directes
    (taxation, bonus-malus, normalisation, subventions, etc.). 
  18. Étudier une révision des tarifs de l’eau et de l’électricité afin d’inciter les consommateurs à
    utiliser ces ressources de manière plus efficace.
  19. Faire financer les éco-labels par les entreprises non labellisées, suivant le principe “pollueurpayeur”. 
  20. Assurer la cohérence des politiques publiques en matière de consommation durable.
  21. Systématiser et communiquer les approches “coûts/bénéfices” au sein des politiques publiques. 
  22. Accélérer la stratégie de commande publique durable et mobiliser les structures publiques liées.
  23. Impulser une coordination européenne des politiques de consommation durable. 
  24. Charger une entité administrative de la déclinaison et du suivi de la politique de consommation
    durable.
  25. Disposer d’indicateurs explicites pour communiquer à tous les acteurs les progrès réalisés.